Crise sociale en Guyane : s'achemine-t-on vers un "chaudron" guyanais ?
Par Sullyvan DAPHNE
24/03/2017 - 15:29
• Mis à jour le 18/06/2019 - 14:53
Martinique
Trafic aérien perturbé, voire nul, lancement d'une fusée reportée...la Guyane vit des heures tumultueuses depuis quelques jours. En pleine période électorale, la rue Oudinot et la Collectivité Territoriale de Guyane se renvoient la responsabilité de la crise tandis que Christiane Taubira se dit prête à servir d'intermédiaire.
Trafic aérien perturbé voire nul, lancement d'une fusée reportée à Kourou,
nombreux barrages routiers, écoles, collèges et lycées fermées...la Guyane
vit des heures tumultueuses, et depuis quelques jours.
C'est manifestement l'expression d'un ras-le-bol d'une grande partie de la population face aux problèmes "incommensurables" rencontrés par ce territoire. La délinquance et la forte pression migratoire ne sont pas pour rien dans cette crise.
En pleine période électorale, la rue Oudinot et la Collectivité Territoriale de Guyane se renvoient la responsabilité de la crise et l'ancienne ministre de la Justice se déclare prête à jouer les missions bons offices. Christiane Taubira veut jouer un rôle de "facilitatrice" d'autant que Paris et Cayenne ne sont pas sur la même longueur d'ondes pour résoudre la crise ni sur les raisons qui l'ont provoquée.
"Je n'ai pas de leçon à recevoir de Médetom. J'ai été élu largement par une population". Rodolphe Alexandre, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane a fortement réagi aux critiques formulées à Paris laissant entendre que c'est parce qu'il avait été trop gourmand dans le dossier du "Pacte d'Avenir" qu'on en était arrivé là.
Selon le chef de l'exécutif guyanais, "c'est la faute de Médetom et de ses fonctionnaires. S'il m'avait écouté durant les deux ans où je n'ai cessé de les alerter sur l'allure quasi insurrectionnelle qu'il y a en Guyane, on ne serait pas arrivé là".
Il regrette en effet que le Pacte d'Avenir promis par le président de la République ne soit jusqu'ici pas signer. Un pacte de 1,5 à 2 milliards d'euros, peu suffisant à ses yeux, au regard de " la Guyane qui a un retard incommensurable et indigne de la République".
Et d'évoquer les "32% de la population du territoire qui n'ont pas accès à l'eau potable, les 34% qui n'ont pas accès à l'énergie et près de 10 000 étrangers installés en Guyane", avant d'indiquer sur RCI Martinique, jeudi soir (23 mars 2017) qu'il n'avait pas de leçons à recevoir de Médetom. Une déclaration faite alors qu'il venait de faire un tour des barrages érigés en Guyane. Rodolphe Alexandre ajoutait également qu' "aucun guyanais n'acceptera de venir négocier à Paris".
C'est en effet l'invitation lancée, depuis la Réunion où elle se trouve, par Ericka Bareights. La ministre des Outre-mer souhaite en effet réunir les parties la semaine prochaine à Paris pour trouver une réponse à la crise.
Un pari incertain dans l'état actuel des choses. Paris voit en Rodolphe Alexandre "pompier pyromane qui souffle sur le feu pour contraindre le gouvernement à mettre un peu plus la main à la poche.
Paris qui ne semble pas hostile à un déblocage de fonds mais qui devra être valideé par le prochain gouvernement issu de la présidentielle d'avril-mai 2017.
Cela suffira-t-il à calmer la crise guyanaise et qu'elle ne dégénère à la manière de la crise sociale partie du "Chaudron" à la Réunion, il a plusieurs années ?
Les jours voire les heures qui viennent devraient apporter un début de réponse d'autant que la période électorale est une donne avec laquelle il faudra compter.
Jean-Philippe Ludon avec Jean-Marc Pulvar et Éric Dupuy
@jpludonrci.
C'est manifestement l'expression d'un ras-le-bol d'une grande partie de la population face aux problèmes "incommensurables" rencontrés par ce territoire. La délinquance et la forte pression migratoire ne sont pas pour rien dans cette crise.
En pleine période électorale, la rue Oudinot et la Collectivité Territoriale de Guyane se renvoient la responsabilité de la crise et l'ancienne ministre de la Justice se déclare prête à jouer les missions bons offices. Christiane Taubira veut jouer un rôle de "facilitatrice" d'autant que Paris et Cayenne ne sont pas sur la même longueur d'ondes pour résoudre la crise ni sur les raisons qui l'ont provoquée.
"Je n'ai pas de leçon à recevoir de Médetom. J'ai été élu largement par une population". Rodolphe Alexandre, le président de la Collectivité Territoriale de Guyane a fortement réagi aux critiques formulées à Paris laissant entendre que c'est parce qu'il avait été trop gourmand dans le dossier du "Pacte d'Avenir" qu'on en était arrivé là.
Selon le chef de l'exécutif guyanais, "c'est la faute de Médetom et de ses fonctionnaires. S'il m'avait écouté durant les deux ans où je n'ai cessé de les alerter sur l'allure quasi insurrectionnelle qu'il y a en Guyane, on ne serait pas arrivé là".
Il regrette en effet que le Pacte d'Avenir promis par le président de la République ne soit jusqu'ici pas signer. Un pacte de 1,5 à 2 milliards d'euros, peu suffisant à ses yeux, au regard de " la Guyane qui a un retard incommensurable et indigne de la République".
Et d'évoquer les "32% de la population du territoire qui n'ont pas accès à l'eau potable, les 34% qui n'ont pas accès à l'énergie et près de 10 000 étrangers installés en Guyane", avant d'indiquer sur RCI Martinique, jeudi soir (23 mars 2017) qu'il n'avait pas de leçons à recevoir de Médetom. Une déclaration faite alors qu'il venait de faire un tour des barrages érigés en Guyane. Rodolphe Alexandre ajoutait également qu' "aucun guyanais n'acceptera de venir négocier à Paris".
C'est en effet l'invitation lancée, depuis la Réunion où elle se trouve, par Ericka Bareights. La ministre des Outre-mer souhaite en effet réunir les parties la semaine prochaine à Paris pour trouver une réponse à la crise.
Un pari incertain dans l'état actuel des choses. Paris voit en Rodolphe Alexandre "pompier pyromane qui souffle sur le feu pour contraindre le gouvernement à mettre un peu plus la main à la poche.
Paris qui ne semble pas hostile à un déblocage de fonds mais qui devra être valideé par le prochain gouvernement issu de la présidentielle d'avril-mai 2017.
Cela suffira-t-il à calmer la crise guyanaise et qu'elle ne dégénère à la manière de la crise sociale partie du "Chaudron" à la Réunion, il a plusieurs années ?
Les jours voire les heures qui viennent devraient apporter un début de réponse d'autant que la période électorale est une donne avec laquelle il faudra compter.
Jean-Philippe Ludon avec Jean-Marc Pulvar et Éric Dupuy
@jpludonrci.