208 632 tonnes de cannes à sucre récoltées en 2023
Il y a quelques jours, la filière sucrière a dressé son bilan d’activité de l’année 2023. Il en ressort une année plutôt positive, malgré quelques problématiques.
Près de 208 632 tonnes de cannes à sucre ont été récoltées durant la campagne 2023. La production de canne a grimpé de 10% cette année par rapport aux chiffres de l’an dernier (189 000 tonnes en 2022). Ce sont les chiffres qui ressorti du bilan d’activité de la filière, il y a quelques jours.
Les dirigeants de la filière se sont félicités d’une amélioration significative des rendements agricoles, due à une météo plus clémente. Selon la profession, le calendrier de précipitations de l’année dernière a également été plus favorable à la croissance de la canne qu’en 2021.
Une disparité des rendements
Malgré cette campagne 2023 « optimiste », les professionnels de la filière observent de grandes disparités entre les différentes zones de l’île en matière de rendement, comme l’explique Olivier Grolleau, directeur du Centre Technique de la Canne et du Sucre.
Dans le sud nous sommes à moins d’un demi-mètre d’eau par an et dans le nord nous sommes à quatre mètres d’eau. La disponibilité en eau pour ces parcelles peut être un levier pour remonter les tonnages
La recherche de la variété dans les cannes à sucre cultivées peut aussi être un levier pour régler les soucis de rendements.
Il y a des variétés de canne à sucre qui s’adaptent mieux au manque d’eau
La disparité des rendements sur l'ensemble du territoire peut aller jusqu'à 119 tonnes à l'hectare dans certaines régions du nord, contre seulement 30 tonnes à l'hectare pour certaines parcelles du sud.
Une main d’œuvre en baisse
Autre élément notable, le nombre de planteurs continue de diminuer : 163 en 2021, 162 en 2022 et seulement 156 planteurs en 2023.
Avec la lutte contre les mauvaises herbes, un des enjeux majeurs pour les planteurs, la main d’œuvre est pourtant plus qu’importante. Cette lutte génère un surcoût de près de 1800 euros pour un hectare, lié à l’interdiction d’usage de nombreux produits phytosanitaires.
Face à ce problème, une dérogation de l’état a été faite pour l’embauche en CDD dans le secteur. Ainsi, la filière a pu embaucher 450 travailleurs haïtiens en 6 mois pour entretenir la canne à la main.
Malheureusement, impossible de miser sur la main d’œuvre locale comme soutient Justin Céraline, président de la SICA Canne Union.
Cette problématique de main d’œuvre vient s’ajouter à celle des problèmes techniques. Michel Beroard, directeur de la sucrerie Le Gallion, juge que cela affecte la productivité de la filière.
Nous sommes bien en deçà de nos prévisions car la matière première était présente, mais nous n’avons pas pu la récupérer entièrement à cause de problèmes techniques de matériels