« Roué de coups, dépouillé et traumatisé » après un rendez-vous sur Coco.fr
Il y a environ 2 mois, Nicolas (*), 22 ans, a été victime d'un guet-apens, après avoir convenu d'une rencontre sur ce site internet dans le collimateur de la justice. Encore sous le choc, il livre son témoignage.
Nous l’évoquions hier. Depuis les grandes vacances, plusieurs plaintes ont atterri sur le bureau de la procureure de la République de Fort-de-France, après des rendez-vous pris sur le site internet de rencontres Coco.fr.
Selon nos éléments, une dizaine de personnes ont été victimes d’agressions après avoir accepté une invitation via ce site. Plusieurs victimes de ces guet-apens n’ont pas osé dénoncer les faits et porter plainte.
Ce n’est pas le cas de celui que nous appellerons Nicolas (*), 22 ans, victime d’une violente agression il y a environ 2 mois. Il a été roué de coups et recueilli par une dame en pleine nuit, après son passage à tabac.
Elle a immédiatement appelé les gendarmes. Ces derniers l’ont trouvé « rempli de sang, son vêtement complètement déchiré » et l’ont poussé à se rendre à l’hôpital.
Rendez-vous dans un lieu obscur
Encore sous le choc, le jeune Martiniquais revient sur cette nuit de cauchemar. C’est la deuxième fois qu’il se rendait à un rendez-vous pris sur Coco.fr. Le premier s’était plutôt bien passé. Mais, cette fois-ci, de l’autre côté de l’ordinateur, son contact fixe leur rencontre entre 2 et 3h du matin, dans une zone un peu éloignée, qu’il ne connait pas.
La suite, il s’en rappelle avec précision.
J’ai attendu dans ma voiture, ensuite je suis allé derrière, j’ai discuté avec la personne. C’est là que j’ai vu plusieurs personnes cagoulées (sans doute 4) sortir d’un coin que je n’aurais pas pu voir. Ils m’ont demandé la clé de ma voiture, ils m’ont tabassé, donné des coups de pied, des coups de poing, ils m’ont trainé par terre
Nicolas parvient à s’échapper en courant. Il est rattrapé et essuie une nouvelle salve de coups de pieds et de coups de poings. « Ils étaient armés de fusils, de couteaux », revisionne-t-il encore.
Grand traumatisme
Cette scène, le jeune homme a du mal à s’en remettre. Après un mois et demi, il a repris le travail mais reste suivi par des psychologues, des thérapeutes, « totalement traumatisé ».
Des séquelles physiques aussi : une bosse sur la tête et de multiples ecchymoses et hématomes, des genouillères « à porter en permanence ».
Ce que je peux conseiller, c’est de faire très attention sur le lieu de rendez-vous, c’est préférable de donner dans un parking avec des caméras, de l’éclairage. Moi, depuis ça, je ne vais plus sur Coco.fr
Hier déjà, Clarisse Taron, la procureure, mettait en garde les usagers de ce site dans le collimateur de la justice, les invitant à s’en détourner.
Côté judiciaire, les investigations se poursuivent.
(*) Le prénom de la victime a été modifié pour préserver son anonymat