Les travaux du Dr Astrid Monfort Brafine reconnus sur l'Amylose Cardiaque
Astrid Monfort Brafine, 34 ans, Docteure en cardiologie a obtenu, le 6 octobre dernier, sa thèse de sciences à l'Université des Antilles, avec les félicitations du jury. Ses recherches sont un grand pas pour les traitements à venir sur l’amylose cardiaque.
Astrid Monfort Brafine s’était déjà brillamment distinguée en 2005. Cette Martiniquaise méritante a décroché son BAC Scientifique avec une moyenne à 19,39.
Lauréate de la Bourse Alizé, la jeune femme s’était fait la promesse de revenir au pays pour exercer. Elle démarre ses études de médecine à Bordeaux, mais choisit d’effectuer son internat de cardiologie aux Antilles-Guyane avec un cursus entre Paris et la Martinique. Diplômé depuis 7 ans, Astrid Monfort Brafine exerce au cœur du CHU de Martinique.
J'ai rencontré à l'époque le Professeur Inamo et l'ensemble de l'équipe de cardiologie. Et vraiment cette spécialité d'emblée, dès ma deuxième année de médecine, m'a passionnée et j'étais fermement résolue à devenir cardiologue
L’envie d’apporter sa pierre à l’édifice
Astrid Monfort Brafine est épanouie dans sa spécialité, la cardiologie, mais elle est toujours autant animée par les challenges, que ça soit au niveau de l’enseignement ou de la recherche. Celle qui s’occupe quotidiennement du cœur de ses patients a envie d’aller plus loin et de mieux les aider.
Titulaire d’un Master en Physiologie, elle poursuit son double cursus à l’Université des Antilles en parallèle de sa profession et de sa vie familiale. Avec l’aide de certains collègues du CHU de Martinique, elle se penche sur une maladie répandue sur nos territoires antillais : l’amylose cardiaque.
Son sujet de thèse sera « L’ Étude des mécanismes physiopathologiques de l'intolérance à l'exercice des patients avec cardiopathie amyloïde à transthyrétine ».
C'est vraiment une fierté d'avoir pu réaliser la totalité de ce travail en partenariat avec l'Université des Antilles et le CHU de Martinique au sein d'une unité de recherche extrêmement riche. Cette unité réunit des chercheurs, des médecins qui ont décidé de se tourner vers des problématiques que nous rencontrons aux Antilles : les serpents Bothrops, le chlordécone, les sargasses
L’amylose cardiaque, la maladie des afrodescendants
La Martiniquaise a conscience que son travail peut permettre à la médecine de faire un grand pas dans ses connaissances et sur les traitements possibles de l’amylose cardiaque.
Cette maladie héréditaire d’un cœur anormalement épaissi et rigide touche en majorité la population d’afrodescendants, autrement dit tous les Antillais.
Il faut savoir que 4 % de la population porte une mutation du gène de la thyrétine qui peut entraîner cette cardiopathie amyloïde. L'une des manifestations cliniques les plus fréquentes, c'est l'intolérance à l'effort, le fait d'être rapidement essoufflé, fatigué quand on fait des efforts. Il existe peu de traitement de l’amylose
La jeune mère de famille obtient l’accord de certains patients pour lui permettre de progresser dans ses travaux et avoue avoir été entourée également de praticiens.
Elle a officiellement présenté ses travaux à l’Université des Antilles le 6 octobre dernier. Astrid Monfort Brafine a obtenu les félicitations du jury.
Astrid Monfort Brafine encourage tout ceux qui ont des objectifs, à travailler dur jusqu'au bout pour les décrocher. La cardiologue a accordé un long entretien à RCI.
À ÉCOUTER ICI Entretien complet réalisé par Jessica Dantin-Haustant