« Affaire Chalus » : une première journée d’audience marathon
Depuis hier (jeudi 12 octobre), le président de Région Ary Chalus comparaît devant le tribunal judiciaire de Basse-Terre pour abus de confiance, avec 5 autres prévenus. Interrogé près de 9h, il rejette les accusations en bloc.
11 heures, c'est la durée marathon de la première journée d'audience devant le tribunal correctionnel, hier, à Basse-Terre, pour ce qui s'apparente à « l'affaire Chalus ».
Il est reproché à l'actuel président de Région d'avoir dépassé ses comptes de campagne pour les régionales de 2015. Ce qui conduit à le poursuivre aussi pour abus de confiance.
Ary Chalus conteste les faits
Des accusations rejetées en bloc par le Président du Conseil Régional élu en 2015 puis réélu en 2021.
Ary Chalus a eu cependant affaire à son trésorier et à son mandataire financier qui ne lui ont pas facilité la tâche hier dans des déclarations pour le moins confuses voir accusatoires.
Pourtant, bien que lucide, l'élu reste confiant tout comme ses conseils. Pour Me Christophe Samper, un des deux avocats du président de Région, son client n'a rien à se reprocher et cette affaire est éminemment politique et « un peu du grand n'importe quoi ».
L'enquête a manifestement été bâclée avec de grands points d'interrogation. On a manifestement des gens qui ont, soit surfacturés, soit qui ont fait des fausses factures ou encore, on a de l'argent qui a été détourné
Une graduation dans la responsabilité
L'avocat de la défense écarte le fait d'avoir tenté de gagner du temps, en demandant le renvoi de l'audience ou l'annulation de la citation hier matin.
Nous sommes parfaitement en état, il n'y a aucun souci par rapport à ça. Les difficultés que nous avons sont d'ordre procédural. Donc on a proposé au tribunal d'annuler la citation de M. Chalus par rapport à un problème procédural uniquement
Les parties civiles se disent, en revanche, confiantes sur la responsabilité du président de Région. Pour l'avocate du Parti Socialiste, les rôles sont bien définis et les participations bien établies.
Maître Jade Dousselin, du barreau de Paris :
On a une présidente qui administre très bien son audience. On voit les errements des uns et des autres sur les sujets qui nous occupent et aussi sur la question des factures, personne ne sait et chacun se renvoie la balle. Il y a une graduation dans la responsabilité et j'en parlerais dans ma plaidoirie. M. Chalus refuse de reconnaître sa part de responsabilité. Malheureusement, nous n'avons pas toutes les réponses et je crois que la justice ne les auras jamais même si on les devine facilement tout seuls
Aujourd'hui, la seconde et dernière journée d'audience commence à partir de 8h30. La journée sera marquée par les plaidoiries des avocats et les réquisitions du procureur.