"Jardin Créole", l'agence créative qui mise sur l'authenticité de la créolité
Faire rayonner les cultures créoles, c'est l'ambition que porte l'agence créative “Jardin Créole”, à Paris. Fondée par Laury Lapuly, une Guadeloupéenne qui a grandi entre l'archipel et la capitale, cette initiative vient de mettre sur pied sa première exposition, intitulée “Photosynthèse”, basée en grande partie sur son premier livre photo "Simé".
Laury Lapuly part du personnel pour aller vers l'universel. Forte d'expériences professionnelles dans les métiers du design numérique, la Guadeloupéenne vient de sortir son premier livre photo, qui a servi à monter sa première exposition, à Paris, mais son ambition est de faire de "Jardin Créole" (qu'elle écrit aussi en créole sur Instagram "Jaden Kreyol") une agence créative tournée vers nos identités pour faire rayonner tous les projets artistiques qui se reconnaissent dans sa démarche.
Quand on a une volonté créative, on peut déplacer des montagnes et j'ai envie de surprendre. J'ai envie de pomper le modèle du monde du consulting, dans lequel j'ai évolué, et de l'appliquer au monde artistique. J'ai envie de faire de cette agence créative une agence de consulting, de faire appel à des artistes, des créatifs, de manière ponctuelle sur certains projets que je pourrais leur amener ou qu'ils pourraient me proposer et qu'on puisse faire de belles choses.
Le tout étant évidemment basé sur la créolité, mais loin de clichés réducteurs ou simplistes. La volonté est de montrer l'authenticité des territoires et des cultures que l'on qualifie de "créoles".
L'idée est d'apporter un oeil nouveau sur notre identité, notre créolité, comment on la voit et comment on s'est construit. Je pense à mes amis et les artistes qui m'ont accompagnés sur cette première exposition, on a grandi entre ici et là-bas, et ça a créé des identités à part entière, et des regards, des perceptions très différentes de ce que l'on a l'habitude de voir à grande échelle.
Une première exposition qui veut s'exporter
L'entité "Jardin Créole" vient donc de mettre sur pied sa première exposition, intitulée “Photosynthèse”, qui proposait une plongée dans l'authenticité de nos îles avec des images, de l'audio, des odeurs et des performances live, en s'appuyant sur le premier livre photo de Laury Lapuly qui vient d'être publié.
Un ouvrage nommé “Simé” qui met en avant son archipel, loin des clichés paradisiaques, dans une démarche très personnelle.
C'est une série photo faite en Guadeloupe au sein de ma famille et de mon entourage. C'est un livre très personnel, très intime. C'est un livre qui représente ma perception de ma créolité et mes premiers souvenirs, mes madeleines de Proust. Toute ma culture.
La démarche est réussie, en feuilletant "Simé", on a l'impression de voyager au coeur de la Guadeloupe véritable.
C'était ce que j'espérais, mais je m'en suis vraiment rendu compte avec les échanges durant l'événement et cela me fait chaud au coeur. Il y a eu un écho, c'est exactement ce que j'ai envie de produire et je pense que c'est nécessaire. On a besoin de voir des choses à Paris, il y a d'autres communautés qui le font très bien et je pense qu'on a des choses à montrer aussi.
L'ambitieuse Laury ne s'arrête pas là et aimerait exporter ses projets en Outre-Mer, autant avec "Photosynthèse" que tous ceux qui vont suivre pour "Jardin Créole".
Ce qui ferait sens, ce serait d'exporter cela partout ailleurs, chez moi en Guadeloupe, mais en Martinique, à la Réunion, en Guyane... Pourquoi pas en Polynésie ! Le projet est de travailler avec des artistes et créatifs locaux, c'est ça la finalité.
"Jardin Créole" figurait par ailleurs parmi les organisateurs de la première "Caribbean Week", lancée par plusieurs créatifs d'origine antillaise, début septembre. Cet événement qui met en lumière les talents issus de ces territoires ambitionne de devenir un rendez-vous régulier du calendrier culturel de la capitale.