La dengue : une maladie pédiatrique commune à surveiller de près
La dengue est dite pédiatrique car les enfants sont plus touchés que les adultes. Faute d’immunité, ils sont plus fragiles et dans certains cas peuvent développer une dengue grave. Même si elle est bien souvent bénigne, on oublie parfois que la dengue peut tuer.
Depuis le début de l’épidémie, fin juillet : 6 personnes sont mortes de la maladie, dont 2 enfants.
Le bulletin de Santé Publique France publié la semaine du 29 septembre confirme cette prévalence des enfants à la maladie : près de la moitié des passages aux urgences pour la dengue étaient des urgences pédiatriques.
Dr Yves Hatchuel, chef de service de pédiatrie à la Maison de la Femme, de la Mère et de l’Enfant explique :
Partout dans le monde, la dengue est une maladie plus importante chez les enfants que chez les adultes. (…) C'est qu'ils ne sont pas immunisés ou insuffisamment immunisés, parce qu'on sait que quand ils ont fait une première dengue qui a pu passer inaperçue ou quand ils ont des anticorps de maman en train de disparaître, quelquefois, paradoxalement, ça aggrave le risque de la seconde dengue. Donc, c'est juste une histoire de qu'est- ce qu'ils ont vécu avant, de quel est leur état immunitaire, de quelle est leur réaction immunitaire à ce virus.
Les professionnels de santé se mobilisent
Un nouveau protocole de surveillance, validé par l’Agence régionale de santé a été mis en place par les professionnels de santé. Il a pour objectif de mailler tout le territoire, en s’appuyant sur les infirmiers.
Ce protocole est organisé en collaboration étroite avec les infectiologues, le Samu et la médecine de ville avec les infirmiers et les médecins.
Dr Anne Criquet-Hayot, présidente de l’Union régionale des médecins libéraux :
S'il y a des signes de gravité, on met en place un protocole de surveillance à la maison avec des alertes, avec une surveillance rapprochée par une infirmière qui va venir au domicile le matin et le soir, avec un médecin référent (…) pour donner des conseils de suivi avec l'infirmier et quand c'est nécessaire, d'hospitaliser. On va faire des systèmes d’astreintes.
Les signes d’alerte à reconnaître chez les enfants
Dans les fièvres dengue classique, il y a la phase initiale qui dure deux à trois jours. A partir du 4ème jour de fièvre, le médecin considère que l’on est dans une phase critique. Il y a alors des signes d’alerte à reconnaître :
- Mal de ventre intense
- Vomissements importants
- Intolérance alimentaire totale (l’enfant ne mange absolument plus rien)
- Etourdissement et sensation de malaise
- N’urine pas
Ces symptômes évoquent une dengue avec signe d’alerte. Le risque d’une dengue grave est supérieur. Il faut alors hospitaliser.
Le plus souvent, s’il y a un peu d’hémorragie, cela survient à l’hôpital lorsque l’enfant est déjà hospitalisé pour une dengue grave.
Pour le Dr Yves Hatchuel :
C’est une très mauvaise idée de se dire s’il ne saigne pas c’est pas grave, ça c’est totalement faux !
Les gestes à faire et à ne pas faire
Dès les premiers symptômes, il faut réagir :
- Hydrater régulièrement par petite quantité
- Éviter les anti-inflammatoires, comme l’ibuprofène
- Ne pas surdoser en paracétamol
En bref
Les enfants sont les plus touchés car peu immunisés. Il faut donc surveiller les signes d'alerte, et bien hydrater. Par mesure de précaution, outre l'élimination des gites larvaires, le médecin recommande d’utiliser des répulsifs de façon régulière.