Le CSA est impuissant face à la divulgation des résultats de l'Outre-mer
Les résultats Outre-mer du second tour de l'élection présidentielle 2017 seront-ils révélés avant l'heure légale de publication ? Tout laisse à penser que oui. Et le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel ne peut pas y faire grand chose.
Dimanche 23 avril 2017, les téléphones des Antillais sont saturés par un seul et même message. Les résultats du premier tour de la présidentielle dans les territoires d'Outre-mer qui ont voté le samedi se partagent sur les messageries instantanées et les réseaux sociaux. Ce sont des sites internet étrangers, notamment belges qui ont rendu public les résultats du scrutin.
Un camouflet pour le Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA) qui a pour mission de réguler la diffusion des résultats des scrutins électoraux sur tout le territoire national.
"Si les médias belges ont pu avoir accès à des résultats c'est dû à une fuite. Ils n'auraient pas du fuiter avant 20 heures. La responsabilité revient aux médias belges de les avoir diffusés", explique Sylvie-Pierre Brossolette, membre du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel.
Responsables mais pas coupables
Ils sont certes responsables mais pas coupables. En atteste les multiples plaintes du CSA contre la diffusion anticipée de résultats classées sans suite par la justice. "La plainte au parquet a été classée. La commission des sondages va de nouveau déposer une plainte cette année pour déterminer jusqu'à quel point notre loi française a une application au delà de nos propres frontières", précise Sylvie-Pierre Brossolette.
Si les médias étrangers ne sont pas soumis à la loi française, reste le problème de la propagation via des internautes, eux bien français. Mais à l'heure où la demande de transparence est universelle, la question ne sera pas tranché avant le 7 mai, 20 heures, et la proclamation officielle des résultats de l'élection présidentielle.