[Dossier] Quelles sont les causes de l’insécurité routière en Guadeloupe ?
Comment expliquer les tristes chiffres de notre territoire en ce qui concerne l’insécurité routière en Guadeloupe ? A ce jour, nous enregistrons déjà 30 décès suite à des accidents de la circulation depuis le début de l’année.
« Le manque d’inattention » « l’état de nos routes », « le manque d’électricité », « la vitesse et l’alcool »… Lorsque l’on interroge la population sur les éventuelles causes de l’insécurité routière en Guadeloupe, les réponses sont nombreuses et se rejoignent.
La vitesse, les gens ne respectent pas le Code de la route
Le portable est également présenté comme l’un des fléaux de ce phénomène : « Je pense que c’est l’une des grandes causes actuellement, on ne se rend pas compte du danger que cela peut-être, un petit coup d’œil hors de la route puisse être gravissime », dit cette conductrice interrogée.
D’autres avancent d’autres hypothèses plus rarement entendues :
Le fait qu’il y ait beaucoup d’endroits où les gars sont postés pour faire des contrôles, ça empêche les automobilistes de bien se concentrer sur la route.
Ou encore : « Nous-mêmes, on considère qu’on est chez nous donc on fait n’importe quoi sur la route », avance un autre automobiliste.
Plus de 30 morts sur nos routes
Depuis le début de l’année 2023, les accidents de la circulation se multiplient. Au 3 septembre, on dénombrait déjà 30 décès causés par des accidents de la route. Soit 6 % de moins qu’en 2022 et 23% de moins qu’en 2021. Mais ce chiffre reste tout de même trop élevé avec 40% de tués à bord de véhicules légers, 30% de deux-roues motorisés et 13% de piétons. À noter que 61% des tués sont des usagers vulnérables.
De plus, du 1er août 2022 au 31 juillet 2023, ce sont près de 500 accidents de la circulation qui ont été répertoriés faisant près de 700 victimes.
Face à ce constat, les autorités multiplient les contrôles routiers depuis le début de l’année où de nombreuses infractions sont constamment relevées. La remise en service de certains radars tourelles a également été effectuée.
Une formation et un suivi insuffisants ?
Pour Patrick Palamede, exploitant d’auto-école, la prise de conscience des automobilistes est indispensable pour enrayer ce problème d’insécurité.
Je ne vais pas dire que les gens ne maîtrisent pas leurs véhicules, mais c'est plutôt un problème de prise de conscience.
Mais il identifie tout de même une problématique, celle de la formation initiale au Code de la route.
Au niveau formation, il faudrait peut-être avoir une formation continue, c’est-à- dire après le permis de conduire, je pense qu'il faudrait plutôt des réunions comme post-permis qui existent déjà. C'est peut-être les généraliser parce que je pense qu'après les deux ans de permis, c'est là qu'il y a beaucoup plus d'accidents.
Patrick Palamede pointe également du doigt l’examen du Code de la route :
Il faut faire beaucoup plus de thèmes. Et puis les élèves passent le code en candidat libre, à force de faire des questions, ils arrivent à avoir le Code, mais le fond même de la réglementation, ils ne le connaissent pas. Il y a beaucoup de méconnaissances par rapport à ça.
Un examen du Code nouvellement réformé, avec des questions simplifiées. Ce à quoi s’ajoute la proposition du gouvernement d’abaisser à 17 ans l’âge pour passer son permis de conduire.
Se pose alors la question de savoir si les moyens mis pour lutter contre l’insécurité routière en Guadeloupe sont suffisants ? Malgré les assises de la sécurité routière l’an dernier, la solution miracle semble loin d’être trouvée. Que faire pour que les usagers de la route prennent conscience du danger ? Que faire pour que la route devienne plus sûre ? Nous en parlerons avec nos invités dans « Le Décryptage du Mercredi » de ce 13 septembre.
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