Après le meurtre de Montgérald (Fort-de-France), des habitants entre colère et incompréhension
Dans la nuit de mercredi à jeudi (23 au 24 août), un jeune de 19 ans a succombé à au moins trois impacts de balles. Sur place, les riverains sont excédés de cette violence qui n’en finit pas.
Colère, incompréhension et ras-le-bol : c’est l’état d’esprit des habitants de Montgérald à Fort de France, au lendemain du meurtre d’un jeune homme de 19 ans dans le parc de la cité où se sont déroulés les faits.
Les riverains sont excédés par cette violence qui s’est installée dans le quartier depuis de nombreuses années.
Tous évoquent un quotidien difficile, des soirées de tensions rythmées par des tirs ou encore des dégradations de bâtiments visés et criblés de balles au vu et au su de tous.
Ils regrettent aussi le silence du bailleur social, l’oisiveté des jeunes et le manque de moyens mis à disposition des associations pour aider cette partie de la population.
Ils aimeraient davantage de patrouilles policières et en appellent aux autorités compétentes pour faire cesser ces troubles.
« Un manque de moyens »
Pour Steeve Moreau, l’adjoint au maire de la ville de Fort-de-France en charge de la sécurité et de la tranquillité publique, il y a « un gros travail à faire ».
Nous avons une situation d’armes à feu qui circulent en Martinique. Malheureusement, Montgérald, comme d’autres quartiers, font partie de ceux qui sont victimes de ces situations-là. Les saisies ne sont pas si importantes que cela. Nous sommes une île qui est une vraie passoire : tout rentre, tout sort. Et ce n’est pas normal ! Les services de police, la gendarmerie, la douane manquent de moyens, que ce soit sur les enquêtes ou sur les actions concrètes, pour aller chercher la drogue où elle est. On nous parle d’un radar en 2024, mais nous sommes en 2023. C’est maintenant qu’on a besoin de ces moyens supplémentaires. Je vois ce qui est déployé pour l’Hexagone, à Nîmes, à Marseille, est-ce qu’on considère que la Martinique est un territoire perdu pour la République ? Paris doit entendre ce qui se passe et mettre des moyens supplémentaires
Pour lui, ce qui se passe était prévisible et les alertes ont été lancées. « Les services de l’État ont été prévenus. Il y a une grosse tension qui est en train de monter. Et Montgérald n’est pas le seul quartier ».
Le nouvel homicide survenu dans la nuit de mercredi à jeudi (23 au 24 août) porte à 20 le nombre de meurtres en 2023, dont 15 par armes à feu.
Une enquête de police a été ouverte et confiée à la Division spécialisée du Service Territorial de la Police Judiciaire.