Découvrir les vestiges des pirates au CDST de Saint-Pierre
Brigands des mers, les pirates ont laissé leurs traces dans les fonds marins. Leurs vestiges sont à découvrir lors d'une exposition dédiée.
Une exposition « trésors de naufrages » sur les vestiges de la piraterie se tient en ce moment au centre des Découvertes des sciences de la terre de Saint-Pierre.
Jusqu’au 17 décembre petits et grands peuvent se plonger dans l’univers de ces marins d’antan à travers des objets récupérés dans les fonds marins.
À cette occasion, l’association organisatrice de l’exposition, l’ARVPAM (Association de Recherches et de Valorisation du Patrimoine Archéologique sous-marin de la Martinique) a invité deux archéologues pour l’occasion : Jean Soulat, Docteur en archéologie et directeur du programme archéologie de la piraterie et Alexandre Coulaud, responsable de recherches à l’INRAP Nouvelle Aquitaine et Outremer.
Jean Soulat estime qu'il s'agit d'un sujet encore largement sous-exploré :
Pour l'archéologie de la piraterie, c'est une thématique de recherche relativement récente qui est née dans les années 60-70 aux États-Unis et qui se développe en Europe, notamment en France, et qui a pour but d'étudier les contextes archéologiques liés à une occupation pirate au XVIIᵉ-XVIIIᵉ siècle. Ce qu'il faut savoir sur cette archéologie de la piraterie, et on parlait tout à l'heure des épaves, c'est qu' à ce jour, on n'a que huit épaves qui sont inventoriées, attestées et en partie fouillées par l'archéologie dans le monde dont deux seulement dans la Caraïbe. Donc, il faut imaginer qu'on a encore beaucoup de choses à faire dans la Caraïbe et notamment autour de la Guadeloupe et de la Martinique, où il y a des repaires et des zones de relâche
Alexandre Coulaud, responsable de recherches à l’INRAP Nouvelle Aquitaine et Outremer, estime que la piraterie dépasse les clichés souvent véhiculé par les films et les livres
Le pirate, ce n'est pas un grand guerrier avec une jambe de bois, un cachet, le perroquet sur l'épaule et la béquille sous le bras. Généralement, ce sont des gens qui sont des marins de carrière et qui, pour diverses raisons, vont rentrer en piraterie parce qu'ils veulent changer d'horizon, ils veulent s'enrichir ou alors c'est des gens qui sont miséreux, qui ont plus de moyens et le seul moyen qu'ils ont de pouvoir survivre, c'est de faire de la piraterie. Le pirate, avant tout, c'est un voleur, c'est un revendeur, c'est un contrebandier. Tout ce qu'il va capturer, c'est pour le revendre. Épice, esclave. C'est une population qui est omniprésente dans les villes de la Caraïbe. On estime au plus fort de la piraterie ils sont presque 3 000