Accident mortel à l’îlet Ramiers : l'avocat du pilote conteste la responsabilité de son client
Après la garde à vue de son client, le Bâtonnier Me George-Emmanuel Germany souhaite apporter une autre vision des faits, concernant son client, le pilote du bateau. L'accident survenu dimanche soir (11 août) a fait un mort et 10 blessés.
Votre client, placé en garde à vue lundi, est sorti mardi après-midi, sans aucune charge retenue contre lui. Quel est votre position à ce stade ?
La garde à vue a été très rapidement levée parce que les enquêteurs ont opéré un certain nombre de vérifications, de contrôles et ils ont vu que tout était en règle, tant sur le plan administratif, que sécuritaire, il y avait tous les permis, il y avait un capitaine, deux matelots, il y avait tous les équipements à bord, tous les gilets, etc, même plus. Au niveau de la sécurité, toutes les règles ont été respectées. Il n'y a pas de drogue, pas d'alcool dans le sang de quiconque, donc il n'y a pas de problème à ce niveau-là.
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Pour vous, le problème est ailleurs ?
Il y a trois problématiques importantes qui se posent. Une première, c'est celle du mauvais temps et de la brume de sable qui n'est imputable à personne. La deuxième, c'est celle du dysfonctionnement du GPS qui n'a pas indiqué le rocher à cet endroit. Et la troisième, c'est l'arrivée très tardive des secours puisque Dragon 972 est arrivé avec 1h20 de retard alors que la victime était encore en vie assez longtemps après l'accident.
Y a-t-il des charges retenues contre lui à l'issue de sa garde à vue ?
Aujourd’hui, on se demande si le procureur ne va pas décider, puisqu'il poursuit l'enquête sous la forme préliminaire, soit de poursuivre les services de sécurité qui sont arrivés un peu tard, en tout cas avec un délai qui a peut-être été fatal, soit de poursuivre le constructeur du GPS. On se demande ce que va faire le procureur mais c’est à lui de répondre. À notre niveau, en ce qui concerne notre client, nous sommes à la fois confiants, mais en même temps tristes de ce destin.
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Malgré les éléments que vous avancez, n’y a-t-il pas eu un problème d’appréciation du pilote ? Ceux qui connaissent la mer et la pratiquent à cet endroit peuvent se poser la question…
Il y a certainement, de la part de ceux qui connaissent, une prudence particulière. Je l'ignore. Il y a surtout, chez eux, le bon matériel, un matériel qui fonctionne et qui permet de repérer les hauts fonds. Il y a une confiance dans le matériel. On doit pouvoir avoir confiance dans un GPS et le fait qu'il dysfonctionne, même un marin expérimenté se trouve en danger.
Quel est l’état d’esprit de votre client aujourd’hui ?
Une vie est partie trop rapidement, trop jeune. C'est le temps du deuil, c'est le temps des condoléances, c'est le temps de la tristesse. Voilà l'état d'esprit général. Il ne voulait même pas se défendre parce qu'il n'y avait pas à se défendre. C'est vraiment la fatalité, la tristesse aujourd'hui qui domine.