Frédéric Théobald : « La classification UCI du Tour Cycliste de Guadeloupe permet à nos jeunes de côtoyer des coureurs de très haut niveau »
Les dernières équipes invitées sont arrivées hier et encore aujourd’hui (jeudi 3 août). Reçu dans le journal de 13h et interrogé à plusieurs reprises par RCI, Frédéric Théobald, le président du Comité Régional Cycliste de Guadeloupe, revient sur les principaux dossiers, à la veille du Tour. Entretien.
Le Tour Cycliste International de la Guadeloupe début ce vendredi (4 août) avec le prologue à Capesterre Belle-Eau. Une édition 2023 à suivre en direct sur RCI, mais aussi sur www.rci.fm.
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RCI : Le collectif des coureurs locaux vous a rencontré en début de semaine au sujet de la grille de prix, avez-vous entendu leurs demandes de revalorisation ?
Frédéric Théobald : « Nous faisons le guide du Tour avec l’UCI, l’Union Cycliste Internationale. Nous leur envoyons et ils nous font des recommandations parce que les règles évoluent. Concernant la grille des prix, on a rencontré les coureurs avec certains membres de mon équipe. Je leur ai expliqué que c’est la grille UCI qu’il faut appliquer. Je ne peux pas monter la grille beaucoup plus haut car ça coûte beaucoup plus et il n’y a aucune garantie que ce soit des coureurs guadeloupéens qui gagnent ces prix. Je rappelle, qu’en face, nous avons des coureurs professionnels qui sont obligatoires. Le Tour de la Guadeloupe est une course UCI. La priorité est ouverte aux équipes continentales, donc des équipes professionnelles. Les clubs locaux sont aussi éligibles mais ils ne sont pas prioritaires. Les coureurs locaux se retrouvent à courir avec des coureurs professionnels et souvent on attend d’eux une performance. Cette classification UCI permet à nos jeunes de cotoyer des coureurs de très grands niveaux et d’autres coureurs viennent prendre des points. On a vu l’an passer Célestin Guillon et Florian Rapiteau passer pros. On est une compétition internationale mais on fait du local en même temps ».
RCI : La question de la participation de coureurs étrangers au sein d’équipes locales est également revenue sur la table avant le départ. La Team Cama CCD s’interroge par exemple sur la participation (*) de son coureur colombien, Esnédez Arley Baez, qu’en est-il ?
F.T. : Je ne suis pas là pour empêcher quiconque de courir. Il faut savoir qu’il y a deux Chiliens qui évoluent au sein du club de Petit-Canal. C’est une question de règlementation au niveau de la Fédération Française de Cyclisme et de la loi concernant les étrangers sur le territoire français. Les gars travaillent, ils travaillent en île de France. Et pour preuve : le patron de l’un d’eux ne l’a pas libéré, donc nous aurons un seul coureur au départ.
Concernant le dossier Boris Carène, la Fédération a répondu à monsieur Carène, j’étais en copie. Donc à partir de là, chacun prend ses responsabilités. Frédéric Théobald ne fait pas de règlement. La demande a été faite directement par le club CCD via la Fédération directement, ils ont même attaqué la Fédération, j’étais en copie. Maintenant, je ne suis pas commissaire international, je ne suis pas habilité à dire qui prend le départ ou pas.
(*) Ce jeudi matin, le commissaire de l'UCI se serait appuyé sur la décision de la Fédération pour signifier que Esnédez Arley Baez n'est pas habilité à prendre le départ. À la veille du départ du Tour, la Team Cama CCD pourrait ne pas participer. C'est ce qu'elle assure, à ce stade.
RCI : Deux équipes étrangères venant de Suisse et du Rwanda, initialement annoncées sur le Tour, ne seront finalement pas présentes, quelle en est la raison ?
F.T. : L’équipe africaine, pour les problèmes de visas, c'est compliqué. L'équipe suisse devait venir mais finalement, là aussi, c'est l'inflation et le billet qui posent problème. On s'est rabattus sur une équipe brésilienne et les Équatoriens. Les États-Unis sont déjà là. Donc on a sept équipes venues de la métropole et de l’étranger ainsi que de Martinique et Guyane. Les cinq équipes étrangères sont largement suffisantes pour donner l'éclat au tour.
Le conseil départemental avec qui on a échangé ne sera pas avec nous cette année. Nous en avons pris note., c'est une grosse perte, mais il faut avancer
RCI : Vous avez également adressé « une charte de bonne conduite » aux médias, pas toujours bien comprise. Quel est l’objectif d’un tel document ?
F.T. : Depuis deux ans, nous avons un rapport de l’UCI où nous avons des points Orange. On a un gros problème de respect de la règlementation des motards médias, des caméramans, des télés. Il y a deux courses dans la course : une course de vélo et une course de moto. C’est tout ça qui fait que les collaborateurs des médias sont en danger. Au Tour de France, des motards ont été exclus car ils n’ont pas respecté la règlementation. L’idée, c’est que chacun puisse travailler de concert sans se mettre en danger. C’est une question de bonne conduite aussi. Loin de nous l’idée d’empêcher aux médias de faire leur travail, bien au contraire. Il faut dénoncer des choses, faire votre analyse et on vous encourage. Mais je ne veux pas que, sous ma mandature, il y ait un accident grave ou un événement grave sur le Tour.
RCI : La mauvaise nouvelle cette année, c’est la décision du Conseil Départemental de ne pas accompagner le Comité Régional Cycliste de Guadeloupe. Comment comptez-vous faire face à ce coup dur ?
F.T. : Le conseil départemental avec qui on a échangé ne sera pas avec nous cette année. Nous en avons pris note. On a enlevé tous leurs logos sur tous nos supports. On les a rencontrés il y a deux semaines. C’est un partenaire fort. Depuis le litige avec les coureurs (Ndlr : lors du Grand Prix du Conseil départemental), nous on a fait au mieux. Mais ils sont restés sur leur position. Donc ça va fragiliser le comité. On va essayer de sauver les meubles. On a trouvé un autre partenaire pour nous aider mais, forcément, pas dans les mêmes montants. Donc, c’est une grosse perte mais après il faut avancer, place au prologue ce vendredi.
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