La chasse au pigeon à couronne blanche interdite en Guadeloupe
Une victoire pour les défenseurs de la biodiversité locale. Le 18 aout dernier, le Tribunal administratif de Guadeloupe vient de suspendre en urgence la chasse du pigeon à couronne blanche sur toute la Guadeloupe et à Saint Martin.
Après plusieurs semaines de bataille, les associations ont donc obtenu gain de cause: le 18 aout dernier, le Tribunal administratif a décidé de suspendre la chasse du pigeon à couronne blanche sur l’ensemble de l’archipel mais aussi sur l’ile de Saint Martin.
La juridiction a été sensible aux arguments soulevés par l’ASFA, l’ASPAS et la LPO.
La chasse de cette espèce endémique des Caraïbes était ouverte depuis un mois déjà.
Un risque d’autant plus important pour cette espèce que l’autorisation de chasse entrait en vigueur au cours de la période de reproduction et de dépendance des jeunes oiseaux.
Le pigeon à couronne blanche est pourtant inscrit sur la liste rouge des espèces menacées en Guadeloupe. Néanmoins, malgré ce statut d'espèce "en danger d'extinction" attribué l'UICN, l’Union internationale pour la conservation de la nature, sa chasse était autorisée jusqu’au 7 janvier 2018.
Le 18 août dernier, le Tribunal administratif a donc considéré que la poursuite de l’exécution de cet arrêté préfectoral, portait atteinte de manière urgente aux intérêts défendus par les associations, et que la méconnaissance du code de l’environnement et du principe de précaution était de nature à faire naître un doute sérieux quant à la légalité de l’acte.
Pour l’heure, la chasse est officiellement suspendue et tout acte de chasse à l’encontre de cette espèce sera désormais considéré comme un acte de braconnage.
Les associations espèrent que cette décision sera respectée tant par les chasseurs que les autorités compétentes. Mais elles souhaitent surtout que le pigeon à couronne blanche soit inscrit officiellement sur la liste des espèces protégées de la Guadeloupe et de la Martinique et que l’État français protège réellement dans les actes, la biodiversité des îles d’outremer, singulièrement les espèces endémiques menacées.
C’est pourquoi ils ont décidé d’interpeller le Ministre de l’Environnement, Nicolas Hulot sur la question.
D’ici là, les associations ne comptent pas baisser la garde et continuent de mener leurs actions afin de protéger les espèces menacées à l’instar du pigeon à couronne blanche mais aussi d’autres, comme la grive à pieds jaunes.