Harcèlement scolaire : « C'est le minimum syndical que fait le ministre », Eddy Segur
Après l’annonce du ministre Pap Ndiaye sur un nouveau dispositif contre le harcèlement scolaire à l’école, les syndicats d’enseignants montent au créneau. Selon eux, il s’agit d’un effet d’annonce sans moyens suffisants.
Le harcèlement scolaire est au centre des préoccupations du ministre de l’Éducation Pap Ndiaye qui a annoncé qu’une heure de sensibilisation sur le harcèlement et l’usage des réseaux sociaux aura lieu dès cette semaine dans tous les collèges. Un moment d’écoute et d’échanges doit être programmé avec les élèves de la 6e à la 3e. Une annonce qui hérisse les syndicats d’enseignants qui dénoncent l’impréparation du gouvernement. Le secrétaire général de la FSU Guadeloupe, Eddy Ségur :
C'est le minimum syndical que fait le ministre, mais encore une fois, pour traiter cette problématique, il nous faut des personnels dédiés. Que tous ceux qui souffrent de harcèlement et tous ceux qui se retrouvent à être des harceleurs, toutes ces personnes-là, soient pris en charge pour que demain, il y ait un changement d'attitude dans nos établissements. Malheureusement, ce n'est pas encore vers ce point que nous allons.
Selon Eddy Segur, des infirmières, des psychologues scolaires et du personnel adulte encadrant manquent pour pouvoir mettre en place un dispositif concret. « Il ne suffit pas à chaque fois de faire une grande messe pour que la situation du harcèlement soit traitée. Il faut des moyens pour l'école et ce n'est malheureusement pas ce que préconise le ministre », ajoute-t-il.
Un effet de communication ?
Un avis que partage également Michel Letapin, le secrétaire général de l’UNSA :
C'est un sujet trop sérieux qui mérite mieux qu'un effet de communication, parce que pour nous, c'est un effet de communication. Nous sommes en fin d'année scolaire. C'est un moment fort pour tous les enseignants, où il y a conseil de classe, où il y a les oraux, il y a le DNB. Pour nous, ce n'était pas le moment à l'Unsa, ce n'était pas le moment de mettre une charge supplémentaire pour les collègues.
Pour Michel Letapin ce sujet est « trop sérieux » et « ne mérite pas d’être traité avec autant de légèreté ». Un sujet qui, selon lui, intéresse beaucoup la communauté scolaire et qu’il aurait été préférable de traiter plus ‘argent à partir de la prochaine rentrée scolaire.