Ce qu'il faut retenir de l'entretien de Bruno Le Maire avec la rédaction de RCI

Par 27/05/2023 - 15:08

Hier soir, le ministre de l'Economie et de Finances était l'invité de Florin Hossu et de Cédric Catan. Un entretien dense au cours duquel de nombreux sujets ont été abordés.

    Ce qu'il faut retenir de l'entretien de Bruno Le Maire avec la rédaction de RCI

Réforme octroi de mer

Dès son arrivée en Guadeloupe, Bruno Le Maire a martelé sa position sur la taxe dite de l'Octroi de mer. Cet impôt indirect a pour vocation de protéger l'industrie locale mais aussi de financer abondamment les budgets des collectivités locales.

"Nous sommes totalement décidés à engager une réforme en profondeur de l'octroi de mer", a répété en Martinique Bruno Le Maire. "Il ne faut pas le supprimer parce que sinon, il n'y a plus de recettes fiscales pour les collectivités locales. Il ne faut pas le laisser tel quel parce que sinon, ça pénalise les Martiniquais et les Martiniquais, ça a un impact sur la vie chère qui est déjà élevée en Martinique", a précisé le ministre.

Ce dernier s'est dit favorable à ce que "l'octroi de mer s'applique à des produits qui sont réalisés en Martinique et que donc, il faut protéger, mais ne s'applique pas à des produits qui eux ne sont pas produits en Martinique, je pense que c'est la voie à suivre pour avoir un octroi de mer qui fonctionne mieux".

Prix des billets d'avion

Le ministre a également été interrogé sur la forte hausse du prix des billets d'avion au cours des 12 derniers mois. Bruno Le Maire a d'abord mis en avant l'action de l'Etat sur le sujet. "Je veux quand même le rappeler. On dépense quelques dizaines de millions d'euros sur la continuité territoriale. Il faut qu'on regarde si c'est suffisant", a-t-il lancé. Le ministre a néanmoins indiqué que ce sujet brûlant serait discuté lors du comité interministériel des Outre-mer.

Pour Bruno Le Maire, la solution passe par une concurrence vive entre les acteurs du marché. "Je crois qu'il est toujours bon de garder une concurrence. Vous savez que j'ai soutenu massivement la concurrence et le maintien de Corsair qui était en grande difficulté. On va essayer de trouver des solutions", a-t-il avancé.

En revanche, il s'est dit défavorable à un plafonnement des prix par l'Etat qui serait selon lui synonyme de dégradation du service par les compagnies aériennes.

Vie chère

Bien entendu, Bruno Le Maire n'a pas pu échapper au sujet de la vie chère. Sur ce dossier il a vanté la mise en place du bouclier qualité prix étendu. 

Par ailleurs, il a souligné l'action de l'Etat pour surveiller les marges excessives. "Nous voulons nous assurer qu'effectivement, il y a de la transparence sur les marges et que personne ne fait de marge excessive, ni les industriels ni les distributeurs, qui jouent le jeu pour le moment, mais il faut vérifier. J'ai renforcé les moyens de la direction générale de la consommation et de la répression des fraudes pour m'assurer que personne ne fait de gratte", a-t-il déclaré.

"La deuxième chose, ça rejoint ce qu'on se disait sur l'octroi de mer. Vous avez des produits, y compris des produits alimentaires, qui ne sont pas réalisés ici en Martinique et qui ont des taux d'impôt, des taux de taxes qui sont très élevés, parfois de 20, parfois 22 %. Il faut regarder dans la réforme de l'octroi de mer comment est ce qu'on peut diminuer ces taxes", a souligné le ministre.

Tourisme, assurance et CIOM

Trois autres sujets ont été abordés par Bruno Le Maire lors de son interview. D'abord il a confirmé la tenue du CIOM le 12 juin prochain.

Sur la situation du tourisme, le patron de Bercy a confié que "dans le projet de loi Industrie Verte, il y a des réflexions et des décisions qui seront pris sur la mise à disposition de terrains pour l'industrie, pour l'investissement touristique". Bruno Le Maire s'est dit favorable à ce "qu'on étudie en matière d'alternance, d'apprentissage, des dispositifs spécifiques qui permettent aux jeunes de la Martinique de se former".

Sur la question de la résilience du système assurantiel, le ministre de l’Économie a indiqué que la réflexion était lancée sur un sujet qui concerne des territoires particulièrement vulnérables aux risques naturels.


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