Troubles psychiatriques : « En Martinique, une file active de 2000 patients suivis à l’extérieur »
Une minute de silence a été observée aujourd’hui (mercredi 24 mai) après le décès brutal d’une infirmière tuée à Reims par un homme souffrant de troubles psychiatriques. Un drame qui pose la question des agressions en milieu hospitalier et du suivi. Jimmy Dalmat, infirmier psychiatrique à Maurice Despinoy (ex-Colson) est l’invité de la rédaction.
Une minute de silence a été observée aujourd’hui dans tous les hôpitaux de France. Lundi au CHU de Reims, un homme a agressé à l’arme blanche, deux femmes : une secrétaire médicale et une infirmière. Cette dernière, âgée de 37 ans est décédée des suites de ses blessures.
L’auteur présumé des faits, un homme âgé de 59 ans avait des antécédents psychiatriques et ne prenait plus son traitement, selon les derniers éléments communiqués ce mercredi matin par le procureur de la République. De quoi poser, à nouveau, la question des agressions dans le milieu hospitalier. En Martinique, les agents s’en plaignent régulièrement.
Jimmy Dalmat, infirmier psychiatrique depuis 15 ans. Il a lui-même déjà subi diverses agressions. Invité de la rédaction ce mercredi, il confie sa « peine » après ce drame.
Cela nous renvoie à ce qu’on à une profession que l’on aime énormément, mais aussi à la réalité quotidienne du terrain, à ce que nous vivons en psychiatrie. J’ai beaucoup de peine pour cette collègue, sa famille et aussi beaucoup d’émotion
Mais, au-delà, c’est tout la question du suivi des personnes atteintes de pathologies psychiatriques qui interpelle.
Un suivi « très compliqué »
Jimmy Dalmat précise que le suivi des patients est très compliqué sur notre territoire, tant ces derniers sont nombreux et tant les moyens et les structures sont insuffisants.
En Martinique, nous avons 135 patients hospitalisés à Colson (Maurice Despinoy) mais nous avons une file active de 2000 patients suivis à l’extérieur, si ce n’est pas un peu plus. Il y a des Centres Médico-Psychologiques un peu dans chaque commune avec un groupe d’infirmiers, de psychiatres qui doivent suivre ces patients. Mais comment suivre 2000 personnes à domicile pour leur traitement, malgré l'aide des infirmiers libéraux qui nous aident énormément en psychiatrie ? C’est très très compliqué
A ECOUTER Jimmy Dalmat, infirmier psychiatrique, invité de la rédaction du mercredi 24 mai.