56 millions d'euros de déficit pour la Ville de Pointe-à-Pitre

Par 16/10/2017 - 13:19 • Mis à jour le 18/06/2019 - 14:20

Dans son avis de contrôle budgétaire rendu public ce 16 octobre, la Chambre régionale des comptes fustige la gestion financière du programme de rénovation urbaine de la Ville de Pointe-à-Pitre, estimant que plus de 30 millions d'euros ont été investis sur des projets abandonnés ou reportés.

    56 millions d'euros de déficit pour la Ville de Pointe-à-Pitre

Le déficit de la Ville de Pointe-à-Pitre se creuse à une allure exponentielle. De 22 millions d'euros sur le compte administratif 2015, on atteint, un an plus tard, un résultat global de clôture déficitaire de 56 005 797,14 euros sur le CA 2016 corrigé par la Chambre régionale des comptes, qui a revu en profondeur les comptes votés par le conseil municipal le 5 avril dernier. Un déficit qui représente 122 % des recettes réelles de fonctionnement.

Pour être plus précis, l'arrêté des comptes de la commune corrigé par la CRC conduit à constater un déficit de 16 millions d'euros en section de fonctionnement et de 39 millions d'euros en investissement.

Le premier levier de ce déficit abyssal, c'est tout d'abord le montant corrigé des « Restes à réaliser » concernant la participation de la Ville au programme de rénovation urbaine, estimé par les comptables publics à 38,3 millions d'euros et qui pourrait même être augmenté de 8 millions d'euros supplémentaire au titre des surcoûts sur les projets en cours.

Le point sur le programme RUPAP

Le taux de réalisation est de 71 %. Sur les 70 projets prévus dans cette opération, 31 sont aujourd'hui terminés et 18 sont toujours en cours. Les projets abandonnés ou reportés représentent 30,6 millions d'euros, soit 21 % de la partie du programme financé par la commune. La CRC estime que le nombre de projets en cours à 3 ans de la fin du programme apparaît élevé et leur taux de réalisation faible (23 %). Toujours selon la chambre, ces projets en cours comportent un risque financier pour la commune.

Une dette par habitant supérieur à 3400 euros

Ces modifications se répercutent sur le budget primitif 2017 qui accuse un déficit de près de 56 millions après correction. Un budget en déséquilibre qui, selon la CRC, traduit "l'engagement excessif de dépenses qui donneront lieu à des impayés envers les fournisseurs, les organismes de solidarité sociale et envers l’État".

Aujourd'hui, la dette par habitant atteint plus de 3400 euros et la durée nécessaire au désendettement de la commune est de plus de 38 ans.

 


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