Rite vaudou mortel : 30 ans de réclusion requis contre Christy Daupin

Par 06/04/2023 - 14:20 • Mis à jour le 07/04/2023 - 16:12

Alors que le procès de Christy Daupin et ses complices touche à sa fin, le ministère public a fait connaître ses réquisitions.

    Rite vaudou mortel : 30 ans de réclusion requis contre Christy Daupin

A l'issue de presque deux semaines de procès, le ministère public a affiché sa sévérité dans l'affaire du rite vaudou mortel. 30 ans de réclusion criminelle ont été requis contre la Guadeloupéenne Christy Daupin dont les deux tiers avec une peine de sûreté.

L'avocate générale a également demandé 25 ans de réclusion pour Iven Webster et entre 20 et 22 ans pour Sabrina Moreau.

La représentante du parquet a aussi demandé à ce que les trois soient reconnus coupables d’assassinat sur la personnne de Sylvia, La Martiniquaise de 36 ans, tuée dans le parking de son immeuble parisien le 23 mars 2019, vraisemblablement par asphyxie.

Entendue pendant 6h

Ce jeudi, avant les réquisitions du ministère public, la Guadeloupéenne Christy Daupin a été interrogée pendant près de 6h par la cour et les avocats. Malgré les propos incriminants de ses complices la veille, cette dernière a maintenu sa version : celle d'une tentative de désenvoûtement ratée. 
"Je n'étais pas moi-même", le propos est répété inlassablement par Christy Daupin dans le box des accusés ce jeudi. La Guadeloupéenne l'assure, elle était sous l'influence totale de la prêtresse haïtienne, Marlene Paul, persuadée qu'un désenvoûtement de Sylvia était nécessaire. "Je comprends que ça vous sidère, mais c'est elle qui donnait les directives, ma vie c'était ça", a insisté l'accusée. 

La thèse de la préméditation

Tout pointe pourtant vers elle : sa rupture avec la victime qui demeurait son épouse, l'adoption des jumeaux sur lesquels elle n'avait aucun droit, une procédure en cours mais conflictuelle, les auditions de ses deux co-accusés…
Sabrina Moreau, sa compagne d'alors, constante dans ses versions, mais aussi Iven Webster, son meilleur ami, qui a surtout tenté de se dédouaner, ont reconnu une préméditation du meurtre de la Martiniquaise. 
Et pourtant Daupin persiste : ce soir-là, l'objectif était simplement de désenvoûter Sylvia. Le sac sur la tête? Pour l'aveugler. Les coups? Parce qu'elle se débattait. "Pourquoi vous ne laissez pas tomber?", interroge la présidente. "On ne l'avait pas encore désenvoûtée", répond-elle. 
"Manipulée", "escroquée", "en délire", "sous parano", "influencée"... Christy Daupin a multiplié les synonymes pour décrire sa relation avec la prêtresse, la responsabilisant des actes sordides du 23 mars 2019, en livrant un récit à trou de la mise à mort de son ex, incapable même de dire ce qui l'a tuée. "Il s'est passé des choses que mon subconscient a oublié", a-t-elle résumé, avouant tout de même : "j'ai ma partie dans le décès de Sylvia, mais ce n'est pas à moi d'en juger". 

Le verdict est attendu demain (vendredi 7 avril) au terme d'un procès qui aura duré 15 jours.

 


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