Des personnalités jugées pour injures racistes contre des békés

Par 22/03/2023 - 15:25 • Mis à jour le 22/03/2023 - 16:00

Ce mercredi 22 mars, plusieurs personnalités antillaises comparaissaient au tribunal judiciaire de Fort-de-France pour injures racistes contre des békés.

    Des personnalités jugées pour injures racistes contre des békés
Image d'illustration

Ce matin, devant le tribunal judiciaire de Fort-de-France, une vingtaine de manifestants était présente en soutien aux personnalités jugées pour injures racistes contre des békés. Les écrivains Raphaël Confiant et Steeve Gadet ainsi que Gilles Degras, Max Latulipe et Rodolphe Richefal étaient cités au rang des prévenus.

Ils ont été visés par une plainte de l’association Respect Dom après la diffusion, en 2019, d’une photo d'une femme blanche portant un t-shirt avec des injures envers les békés sur le site Montray Kréol. Et aussi après la diffusion sur internet d’un morceau appelant « à bruler Béké Land ».

L’infraction pose question

Au tribunal, seuls trois des cinq prévenus étaient présents à savoir Gilles Dégras, Steve Gadet et Raphaël Confiant. Les trois présentent un casier vierge.

« Vous allez faire preuve de jurisprudence ». C'est en ces termes que Basile Ader, l'avocat de l'association Respect Dom, a conclu sa plaidoirie ce matin devant la Cour d'appel de Fort-de-France. L'enjeu est important, la tension était palpable dans la salle d'audience.

Les trois accusés se sont lancés dans de longues démonstrations sur l'histoire de la Martinique et ce qu'il reste aujourd'hui de son passé esclavagiste. Accusés d'injures publiques à caractère raciste, ils ont retourné cette accusation contre la partie civile, l'association Respect Dom. La mission de cette dernière est de lutter contre toutes les discriminations, « surtout celles qui visent la communauté béké », ont estimé les trois accusés.

Leur discours a été jugé brillant par le ministère public et la procureure a introduit son réquisitoire par un avis. « Ce type d'infraction devrait être dépénalisé ». Avant de conclure : les infractions ne sont pas caractérisées, considère-t-elle. De quoi faire apparaître un sourire sur le banc des accusés et celui de la défense.

Le délibéré sera rendu le 21 avril prochain.


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