Catherine Conconne pointe du doigt le silence de l’État sur la situation en Haïti
Dans le cadre des questions du Sénat au gouvernement de ce mercredi 15 mars, la sénatrice Catherine Conconne a interrogé le gouvernement sur ses actions face à la situation déplorable d’Haïti.
Haïti affamée, livrée aux mains de gangs, Haïti assistant aux viols de ses femmes, Haïti voyant ses enfants recrutés par des groupes armés. Haïti sans gouvernement sans État… s’enfonce inexorablement dans le chaos. Et pourtant pas un mot de l’État sur la situation de ce pays à qui nous sommes tant redevables.
C’est ainsi que la sénatrice martiniquaise Catherine Conconne a débuté sa question au gouvernement cet après-midi. Elle a dénoncé une « inaction collective » et cité la « politique plus active du Canada » quant à la situation en Haïti.
Que fait la France que fait l’Europe ? (…) Combien de morts encore… avant d’agir ?, a demandé la sénatrice.
En l’absence de la ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, c’est le ministre en charge du Commerce extérieur et des Français de l’étranger, Olivier Becht, qui lui a apporté une réponse :
Aux côtés des États-Unis et du Canada, la France est une des nations les plus actives pour tenter d’aider les Haïtiens.
8 millions d’aide de la France
C’est sous l’expression de grand étonnement de la sénatrice qu’il a indiqué que des aides venues de la France s’élèvent à :
8,5 millions d’euros d’aides humanitaires, dont 5 millions d’aide alimentaire qui va directement aux Haïtiens.
Olivier Becht a également affirmé que la France était active dans le cadre de la diplomatie des Nations Unies :
Pour infliger des sanctions aux criminels qui sont les auteurs de ce que vous dénonciez à l’instant.
Concernant le pays aujourd’hui sans gouvernement, il a rappelé que « la mise en place du haut conseil de transition doit permettre d’avancer vers des élections comme prévu dans le document de consensus national du 21 décembre dernier ».
Suite à cette réponse, Catherine Conconne a déploré « la grande discrétion de la France sur ce sujet. Et d’ajouter avec sarcasme : « Mais c’est vrai, Haïti n’a ni pétrole ni gaz ». Une remarque caustique sans doute liée à l’implication de 12 députés, 6 sénateurs et 3 ministres actionnaires de TotalEnergies comme révélé dans une enquête de Médiapart cette semaine.