Les soeurs Nardal à l'honneur

Que représentent les soeurs Nardal ? "Le génie martiniquais", répond Léa Mormin-Chauvac après une courte réflexion. La journaliste qui est la co-auteure d'un documentaire sur les Paulette et Jane Nardal. Le film sera diffusé dimanche soir (12 mars 2023) à 22 h 55 sur France 5.

Le film retrace la vie des soeurs Nardal dont Paulette qui était une écrivaine, féministe, précurseure du mouvement de la négritude et également été attachée parlementaire et à l’ONU.

C'est en travaillant au département "Idées" du journal libération en 2019 que la jeune femme spécialisée dans les idées féministes et anti-racistes découvre les mémoires de Paulette Nardal. "Nardal pour moi, c'était le nom d'un arrêt de bus. Je ne savais pas du tout qu'il y avait des femmes dans la Négritude", confie la journaliste qui exerce désormais à RCI Martinique.

Durant quatre ans, elle part à la recherche des archives sur les soeurs Nardal. Des archives rares notamment à cause de l'incendie de leur maison dans les années 50. "Il y a tout de même un fonds Nardal aux archives", note Léa Mormin-Chauvac

Dans son travail, la journaliste met en lumière la position de Paulette Nardal qui est hostile aux idées d'indépendance et communistes tout en dénonçant la colonisation et le racisme de l'Etat colonial. Un paradoxe qui selon elle contribue à son invisibilisation dans le récit de la Négritude.

Ce matin, Léa Mormin-Chauvac était l'invitée de la rédaction. Elle a longuement expliqué sa démarche à Cédric Catan :

Le documentaire diffusé sur une chaîne du service public n'est pas le seul temps consacré aux soeurs Nardal cette semaine. Hier, une salle a été inaugurée à la préfecture du nom de Paulette Nardal. 

"Je suis émue parce que chaque reconnaissance apporte davantage d'émotions à chaque fois. C'est dans les années 20 qu'elle a initié la Revue du Monde Noir. Et voir ces valeurs reconnues un siècle après, c'est émouvant", assure Catherine Bigon, petite nièce de Paulette Nardal.

"Son parcours aurait pu être encore plus brillant si il n'y avait pas eu le torpillage du bateau sur lequel elle se rendait en France. Si elle n'était pas restée un an à l'hôpital de Plymooth, sa carrière aurait été changée. Elle aurait fait encore plus si son physique le lui avait permis", pense Catherine Bigon.

Et dans l'ombre de Paulette ou plutôt à ses côtés se trouvait Jane. Soeur de, elle a aussi activement participé aux salons de Clamart. Caution politique de Paulette, Jane a été honoré ce jeudi. Le collège du Diamant a officiellement été baptisé à son nom.