La rétro 2017 de l'actualité
En ce 1er janvier 2018, il est temps de jeter un regard sur les événements marquants de l'année 2017. Politique, faits divers, conflits sociaux, sports et surtout météo. Revivez les moments forts de l'actualité
Météo
Si la Martinique n'a pas été frappée de plein fouet lors de cette saison cyclonique, l'une des plus actives de l'histoire, notre île a suivi avec attention la situation chez ses voisines du nord. Le mois de septembre 2017 a vu se former trois cyclones majeurs dans le bassin Atlantique. Deux d'entre eux ont touché terre provoquant des dégâts considérable.
Le 6 septembre 2017, la terrible Irma a ravagé les îles de Barbuda, Saint-Barthélémy et surtout Saint-Martin. Irma a fait plusieurs dizaines de morts dans la Caraïbe et généré plusieurs milliards de dollars de dégâts. La Martinique est épargnée par ce monstrueux cyclone de catégorie 5. Quelques bateaux viendront s'échouer sur la côte caraïbe sous l'effet de la houle. Trois jours après le passage dévastateur de Irma, c'est au tour de José de menacer les îles du Nord. L'ouragan de catégorie 4 fera finalement route vers le nord de l'Atlantique et ne touchera aucune terre.
Le 15 septembre 2017, une onde tropicale forte se forme au large de la Barbade. Le système avance rapidement et devient un ouragan de catégorie 1 le septembre dans l'après-midi. Maria est née au sud est de la Martinique. En moins de 24 heures, le cyclone passe de la catégorie 1 à la catégorie 5. Dans la nuit du 18 au 19 septembre Maria longe la Martinique où elle prive 65 000 personnes d'électricité et ravage les plantations du nord de l'île. Elle se jette ensuite sur la Dominique qu'elle traverse de part en part laissant derrière elle un paysage de désolation absolue. Maria poursuit sa route dans le canal des Saintes. Plus au sud que prévu, cela ne lui empêchera pas de provoquer d'importantes inondations et de faire souffler ses vents violents destructeurs sur la Basse-Terre.
Politique
L'année 2017 était une année éminemment politique. Elle a débuté par l'investiture de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en janvier. En mai, les électeurs Français étaient appelés à choisir leur président. Et c'est Emmanuel Macron, 39 ans qui est devenu le nouveau président de la République.
En Martinique, l'actualité politique était également très vivante. Trois scrutins ont eu lieu cette année : les élections législatives, les élections sénatoriales et deux élections municipales anticipées. Deux femmes sont devenus parlementaires pour la première fois de l'histoire de l'île. En juin, Josette Manin a été la première femme élue députée de la Martinique. En septembre, c'est Catherine Conconne qui est devenue la première sénatrice de l'île. À Fonds Saint-Denis, les électeurs ont du réélire leur conseil municipal après la démission de 5 élus sur 15. Ce fût aussi le cas à Sainte-Marie. Mais dans la commune du nord atlantique l'élection a pris un tour dramatique puisqu'elle a opposé l'ancien maire réélu député, Bruno Nestor Azérot à d'anciens membres de sa majorité. Son retour aux affaires municipales offre une troisième femme parlementaire à la Martinique, en la personne de Manuela Kecklard-Mondésir, jusqu'alors suppléante de Bruno Nestor Azérot. Une élection qui a polarisée toute l'attention politique pendant plusieurs semaines.
Les grands partis martiniquais ont également connu leurs moment de crise. Au PPM, les départs de Eric Coppet, Daniel Robin, Fred Lordinot ou Daniel Chomet au lendemain de l'élection présidentielle ont causé quelques troubles. Mais c'est à coup sûr, la candidature solitaire de Yvon Pacquit, premier adjoint au maire de Fort-de-France, à l'élection sénatoriale contre l'avis de son parti qui a le plus secoué le parti d'Aimé Césaire.
Au MIM, la bagarre interne au sein du parti est longtemps restée discrète mais une fois les échéances électorales passées, Alfred Marie-Jeanne n'a pas hésité à s'attaquer à ceux qu'il considère comme des traîtres. Dans sa ligne de mire : Jean-Philippe Nilor, le député du sud et Claude Lise, le président de l'Assemblée de Martinique. Une crise politique qui s'est ajoutée à la crise de fonctionnement de la Collectivité Territoriale de Martinique.
Bien entendu, le dossier politique de cette année 2017 fût le TCSP. Au centre d'une bataille acharnée entre les deux principaux blocs politiques de l'île, le bus à haut niveau de service n'ont circulé que quelques mois cette année et le tout sans passager.
Ecoutez la rétrospective politique de Cédric Catan :
Social
Deux mobilisations sociales ont marqué l'année 2017. Tout d'abord, en septembre, la grève des enseignants contre la diminution du contingent de contrats aidés voulue par le gouvernement. L'autre mobilisation importante s'est achevée quelques jours avant la fin de l'année. Le conflit très politique au sein du Parc Naturel de Martinique aura duré 77 jours.
Toujours au chapitre social, on peut citer la grève des avitailleurs de l'aéroport qui a fortement ralenti le trafic aérien durant 15 jours au mois d'août.
La situation du CHU de Martinique a aussi été un des feuilletons de l'année. Outre les multiples grèves qui se sont succédé au sein de l'institution hospitalière, la situation financière de l'hôpital a fait la Une des médias. Une situation si préoccupante, 100 millions d'euros de déficit et 350 millions de dette, qu'elle a conduit le gouvernement a placé le CHUM sous administration provisoire à compter du 3 janvier 2018.
Faits divers
Malheureusement, l'actualité est aussi faite événements sordides. Trois homicides ont particulièrement marqués l'opinion publique. Le plus frais dans les mémoires est bien entendu la mort suspecte de Hugues Marguerite au Vauclin. L'autre drame qui vient en tête c'est la mort de Leïla Laviolette et de ses deux enfants au mois de septembre. La jeune femme de 35 ans et ses deux garçons âgés de 3 et 6 ans ont été tués par son ex compagnon qui avait fait appel à un marabout pour tenter de dissimuler son crime odieux.
Cette fin d'année a également été marquée par le meurtre de John Dorival. Début décembre, le jeune homme de 22 ans a été tué par balles par un autre jeune de la cité de la ZAC de Chateauboeuf. En mars, c'est Jean-Michel Théramène qui est tué à Sainte-Marie. Un client mécontent de la fermeture du snack de la victime l'abat à bout portant avec une arme à feu.
Le nombre d'homicides est certes faible en Martinique cette année mais il ne doit pas cacher les nombreuses agressions à l'arme blanche ou à l'arme à feu qui se sont produites cette année. On notera également la recrudescence des braquages et des vols à mains armées notamment en août et en septembre.
La route a aussi tué en Martinique. Au 30 décembre 2017, on comptait 29 morts sur nos routes. Le décès le plus marquant fût celui de Jean-José Niger. Le 22 juillet, ce jeune pompiste et yoleur a été mortellement percuté par un véhicule alors qu'il faisait le plein pour une autre voiture.
Société
Christophe Maleau a réussi son défi. Dans le cadre d'Octobre rose, le garçon de 12 ans a traversé la baie de Fort-de-France à la nage en soutien à sa mère atteinte du cancer du sein.
Sport
Parmi les champions de l'année on trouve deux équipes du François. Le Club Franciscain remporte le championnat de Régionale 1 après une lutte acharnée avec le Golden Lion. La yole Etablissement Rosette/Orange s'adjuge le 33e tour de Martinique des yoles rondes.
Décès
De nombreuses personnalités nous ont quitté en cette année 2017. En août, c'est monseigneur Maurice Marie-Sainte, ancien archevêque de Martinique qui s'est éteint. Au mois d'avril, c'est le linguiste Jean Bernabé qui nous a quitté. On retiendra également les décès du publicitaire Roger De Jaham, de Jean-Philippe Thoze, le créateur du jardin de Balata, de l'homme d'affaire Yves Hayot. Il y a quelques jours, c'est Jean-Claude Boulanger, le directeur de la Galleria qui est décédé.
Le monde artistique a vu disparaître deux personnages totalement opposés dans leur genre et leur génération mais jouissant d'une popularité forte. Ti Raoul Grivalliers, chanteur de bèlè est mort à l'âge de 83 ans tandis que le jeune chanteur de dancehall Ti Blica s'en est allé à l'âge de 19 ans.
Le carnaval sera en deuil à sa façon en 2018. En effet Marie Thérèse Armède, grand-mère de tous les carnavaliers s'est éteinte. Le mois de février sera également l'occasion de se souvenir de Raymonde Cabrimol, figure de février 74.
Enfin, la profession journalistique a perdu quelques figures éminentes. On pensera à Henri Vigana, à Georges Montout ainsi qu'au brillant et bougon Gabriel Gallion.