Bientôt le plus grand parc éolien des Antilles en Guadeloupe
L’annonce de l’ouverture du plus grand parc éolien des Antilles françaises fin 2018 en Guadeloupe confirme cette tendance vers davantage d’énergies propres, pour un département qui vise les 50% d’énergie totale renouvelable en 2030 et l’autonomie énergétique en 2050.
Selon le site réseaudurable.com, l’île vient également de faire un pas vers l’exploitation du biogaz. Début décembre 2017 a été inauguré la première centrale de production électrique par fermentation des déchets ménagers putrescibles de l’île. Située sur le site de la Gabarre, elle a été raccordée au réseau et permettra de produire environ 18 000 MWh par an, soit entre 1 et 1,5% de l’électricité consommée en Guadeloupe. Un coup double : les déchets sont recyclés au lieu d’être enfouis ou brûlés et dans le même temps de l’électricité est produite. Cette inauguration marque également le point de départ d’une vaste opération de déploiement des usines à biogaz en Guadeloupe : « Cette unité incarne le décollage d’une filière qui s’inscrit de plain-pied dans la volonté du territoire d’aller vers l’autonomie énergétique, à travers une ressource 100 % locale et 100 % renouvelable. » a déclaré Éric Le Tinier, chef de service système électrique à EDF.
Une seconde usine à biogaz est en cours d’achèvement sur le site de l’espérance, à Sainte-Rose, d’autres sont en construction ou en projet. Cette énergie présente en effet l’avantage d’être stable et prévisible (à l’inverse de l’intermittence de l’éolien et du photovoltaïque) : « Cette unité s’inscrit dans un nouveau modèle de développement économique, au carrefour de la croissance verte et du numérique. Il réconcilie l’économie et l’écologie » a ainsi déclaré Jean-Michel Jumez, sous-préfet de Pointe-à-Pitre. Autre avancée vers les énergies renouvelables : un parc éolien d’une ampleur inédite pour les Antilles françaises devrait voir le jour fin 2018. Situé à Sainte-Rose, il offrira une puissance totale de 16 MW. La centrale sera entièrement réalisée par l’entreprise française Valrea, spécialiste des énergies renouvelables, en utilisant des éoliennes géantes de type G90-2.0 MW, parfaitement adaptées aux régions tropicales.
Déjà installées dans des parcs à l’île Maurice ou en Jamaïque, ces éoliennes disposent en effet d’un dispositif innovant anticyclonique, qui permet de produire de l’énergie même en cas de cyclones. La centrale éolienne disposera en plus d’une unité de stockage d’électricité, pour faire face à l’intermittence de production de l’électricité. Mais ce qui distingue le plus ce parc, c’est son système de pilotage, nommé Energry Management System(EMS), qui offrira un précieux soutien au gestionnaire réseau. En effet, l’EMS est un puissant outil technologique, incluant prévision de production, gestion du stockage et de l’énergie produite. Il permet notamment de prévoir avec une grande précision le profil de production du site jusqu’à 24 heures à l’avance, et d’effectuer les ajustements sur les autres moyens de production.
Disposant de technologies smart grid, l’EMS de Sainte-Rose s’appuie sur les expérimentations du démonstrateur « Insul’grid », menée par Valorem à Bègles, près de Bordeaux. Une fois achevé, fin 2018, le parc éolien permettra à lui seul à la Guadeloupe d’augmenter de 10% la production électrique issue de sources renouvelables. Deux exemples parmi d’autres pour un département qui fourmille de projets et d’innovations, le faisant un des territoires français pionniers des énergies renouvelables.