Asulox, un herbicide retiré mais toujours utilisé en Martinique

Par 18/02/2018 - 12:56 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:57

Retiré de la vente en 2012, l'Asulox, un herbicide anti-gramminées bénéficie d'une dérogation pour son utilisation dans la culture de la canne à sucre. Selon les planteurs, il est indispensable pour préserver les champs des mauvaises herbes.

    Asulox, un herbicide retiré mais toujours utilisé en Martinique

"L’Asulox, sa substance active- l’asulame- a été retirée au niveau européen suite à une ré-évaluation fin 2011, entraînant le retrait de l’Asulox au niveau national. En effet, la commission a relevé l’impossibilité de procéder à une évaluation fiable des risques pour les consommateurs liés à cette substance, car les données disponibles apparaissaient insuffisantes", c'est ce que l'on peut lire dans Phytosanitairement votre, le journal d'information de la Direction l'Alimentation de l'Agriculture et de la Forêt datant de 2015.

Dans ce même article la DAAF précise que depuis 2013, elle donne un avis favorable à une demande de dérogation des professionnels de la canne pour l'utilisation de l'Asulox. Cette dérogation renouvelée tous les 120 jours depuis 4 ans est toujours en vigueur.

Mais suite au scandale du chlordécone, l'utilisation d'un produit phytosanitaire soumis à une dérogation fait bondir certains élus. C'est le cas de Jean-Philippe Nilor, député de Martinique et conseiller territoriale. Ce dernier a profité de l'audition du préfet de Martinique, Franck Robine, devant l'Assemblée de Martinique, le 9 février 2018, pour demander l'interdiction de l'Asulox. Un produit qu'il qualifie de toxique au même titre que le chlordécone.

Une prise de position qui fait bondir les planteurs de canne à sucre. "La question que je me pose c'est est-ce qu'il [Jean-Philippe Nilor, ndlr] veut de la canne à la Martinique ou non ? Concernant l'asulox qui a été mis en cause : dans la filière canne nous avons une attitude responsable. Nous avons pris toutes les précautions nécessaires dans la demande de dérogation que nous avons adressé contrairement à ce qu'a dit notre député. C'est un produit qui est utilisé en France et dans plusieurs pays d'Europe sur des cultures de consommation directe telles que les endives, les épinards. Par conséquent ce sont des propos inexacts qui ont été tenus. La filière représente 40 000 emplois dans les DOM ce n'est donc pas pour des intérêts particuliers que nous avons demandé l'usage ponctuel d'un produit qui nous permet de lutter contre l'herbe à riz qui nuit à la production de canne", explique Justin Céraline le président de la Sica Canne union.


À lire également