À la barre du tribunal, la peine et la colère des proches de Marion Génin
La cinquième journée du procès des meurtriers de Marin Génin a été consacrée aux auditions des proches de l'opticienne tuée en 2008.
Le procès s’est ouvert ce matin par les témoignages déchirant d'une famille dévastée depuis la disparition de Marion, il y a 14 ans. "On a toujours sa chambre aujourd’hui, 14 ans plus tard, c’est cinglé", a dit les larmes aux yeux Guillaume Génin, le grand frère de Marion.
Tour à tour, et sur la base du volontariat, ils ont décrit à la barre la détresse dans laquelle ils se sont trouvés lors de la disparition de Marion, le chagrin puis la colère aujourd’hui, face à une justice qui patine pour mener à bien ce procès.
"C’est horrible d’être là, parce que j’ai l’impression qu’on n’aura pas plus de réponses à nos questions", a regreté entre les sanglots Lucie Génin, la petite sœur de la victime. "J’en veux à Sainte-Lucie", s'est quant à lui indigné Christophe Lambart, l’ex-compagnon de Marion Génin. "Je ne suis pas juriste, mais ce n’est pas faute d’avoir remué ciel et terre", a-t-il constaté amèrement. "Je ne reviendrai pas sur les problématiques d’extradition", a dit pour sa part Guillaume Génin, le grand frère de l’opticienne, "mais personnellement, ça me fait beaucoup souffrir".
Si le président a reconnu que les autorités sainte-luciennes n’avaient pas à porter seules les difficultés dans ce dossier, Maitre Jean-Joseph a insisté sur ce point. "Fabian Chérubin a été condamné, puis en 2020, il a été reconduit à la frontière", a souligné l'avocate. "Dany Francis a été condamné, puis il a quitté la Martinique en octobre 2021", a également précisé la défense de Roger Hilaire à la cour. Avant de conclure sur cette remarque "si l’instruction avait fait dans les temps une ordonnance de mise en accusation, il y aurait aujourd’hui les 3 accusés manquant dans le box. Certes jugés par défaut, mais ils pourraient répondre", a-t-elle chargé.
Roger Hilaire purge pour sa part 20 ans de prison en Martinique pour le meurtre de Reynolds Repaul. Présent au premier jour du procès, il a préféré quitter le box des accusés, en l’absence des deux autres hommes jugés par défaut.