Les accusés du meurtre de Marion Génin jugés 14 ans après les faits
La cour d'assises de la Martinique se penche enfin sur l'enlèvement et le meurtre de l'opticienne Marion Génin. Les faits remontent à septembre 2008. Quatre Saint-Luciens sont poursuivis pour ces faits.
Ouverture ce vendredi 9 décembre du procès de l’affaire Marion Génin devant la Cour d’Assises de la Martinique. Jusqu’au 21 décembre, quatre accusés seront jugés pour leur implication dans la disparition tragique de l’opticienne de 36 ans. Des faits survenus en septembre 2008.
La mort tragique de Marion Génin avait défrayé la chronique en 2008. La trentenaire avait disparu dans la nuit du 2 au 3 septembre au Diamant. Son corps n’avait été retrouvé que quelques semaines plus tard.
Après un dîner avec des amis, l’opticienne qui résidait dans la commune de Ducos avait choisi de s’arrêter, seule, sur une plage de la commune du Diamant, pour se reposer dans sa voiture.
Vers 1 heure du matin, à l’aide de son portable, elle avait indiqué à deux de ses proches l'endroit où elle se trouvait. C’est la dernière fois que la jeune femme avait donné un signe de vie.
Recherches
Après le signalement de sa disparition par son compagnon avec lequel elle était en instance de séparation, des recherches importantes étaient entreprises.
Le 3 septembre 2008, son téléphone était utilisé pour passer des appels à destination de Sainte-Lucie. Deux jours plus tard, l'enquête progressait grâce à un appel anonyme qui signalait un sous-vêtement rouge au niveau du centre équestre du Diamant.
Un survol en hélicoptère de la zone permettait de détecter un campement sauvage sous les bois. On apprendra par la suite que les quatre suspects y étaient présents à ce moment et qu'ils avaient pris la fuite à pied.
Sur place, les gendarmes trouvaient des objets volés dans plusieurs vols à main armée. Parmi eux, un appareil photo sur lequel étaient découverts des clichés des quatre suspects en possession d'armes à feu.
Quatre hommes dont les noms étaient cités dans des enquêtes pour viol, meurtre et vols à main armée entre fin août et début septembre 2008.
La voiture, une Citroën C3, avait ensuite été retrouvée calcinée, le 6 septembre au Lamentin, au milieu d'un chemin en terre à proximité du lieu où une femme avait été violée quelques jours auparavant par la même bande.
Interpellations à Sainte-Lucie
Malgré la découverte d'effets personnels de Marion Génin à Sainte-Luce et au Diamant, l'opticienne demeurait introuvable. Néanmoins, l'interpellation à Sainte-Lucie de Roger Hilaire pour une affaire de droit commun permettait aux enquêteurs français de l'interroger.
Dany Francis et Fabian Chérubin étaient également arrêtés dans les jours suivants sur l'île anglophone. Le dernier nommé livrait alors sa version des faits ainsi que des éléments sur le lieu où se trouvait le corps de Marion Génin.
La dépouille de la trentenaire était retrouvée le 28 septembre 2008 dans le secteur de Monésie à Sainte-Luce, non loin d'un campement sauvage de ses tortionnaires. Son cadavre se trouvait en état de décomposition avancée avec les mains liées dans le dos, un bâillon autour de son cou.
Les enquêteurs constataient que Marion Génin avait été profondément égorgée et que son crâne avait été fracassé, sans doute à coup de pierre. Des constatations qui correspondaient à certaines déclarations de Fabian Chérubin. Ce dernier avait accusé Dany Francis d'avoir commis ces faits avant de se rétracter lors de ses auditions suivantes.
Non-coopération internationale
Quatre personnes sont poursuivies pour arrestation, séquestration ou détention arbitraire suivie de mort, vol en bande organisée et destruction en bande organisée du bien d’autrui par un moyen dangereux pour les personnes. Il s’agit de Roger Avril, Fabian Chérubin, Danny Francis et Roger Hilaire.
Pourtant, seul Roger Avril est mis examen pour ces faits. En effet, les refus répétés de la justice sainte-lucienne de répondre favorablement aux demandes d'extradition des autorités françaises font de Fabian Chérubin, toujours en fuite, Dany Francis, détenu pour une autre affaire et absent du procès, des mis en cause.
Roger Hilaire, pourtant signalé par des témoins comme le chef de la bande criminelle, condamné à 20 ans de prison pour vol avec violence ayant entraîné la mort, viol en réunion ne participera pas à la suite du procès malgré sa présence à l'ouverture des débats. Lui non plus n'est pas mis en examen dans cette affaire.
Pour autant, comme Fabian Chérubin et Dany Francis il pourrait écoper d'une lourde condamnation qu'il pourra contester à l'avenir si la procédure d'extradition à son encontre aboutit un jour.