Les conditions d'organisation de la soirée mortelle au Robert pointées du doigt par le préfet
Dans un long communiqué de presse, le préfet de Martinique a condamné les faits survenus hier au Robert tout en donnant des précisions sur l'organisation de la soirée qui a dégénéré.
"Je veux adresser ma compassion la plus sincère aux martiniquaises et martiniquais touchés par ce nouveau drame et les assurer de la pleine mobilisation des services de l’Etat", écrit Jean-Christophe Bouvier, préfet de Martinique dans un long communiqué au lendemain d'un drame qui a endeuillé une famille du Robert.
La nuit dernière, vers 2 h 30 du matin, une jeune femme a été tuée par arme blanche dans le bourg de la commune tandis qu'une autre a été blessée par arme à feu. Selon nos informations, il s'agit de deux soeurs. Un homme a également été blessé par balle selon le parquet de Fort-de-France.
Dans son communiqué, le préfet précise que "la soirée organisée n’avait fait l’objet d’aucune déclaration auprès de la municipalité,
interdisant de fait la prise de toute mesure de prévention en collaboration avec l’organisateur de cet évènement". Selon nos informations recueillis sur place, les faits se seraient produits à proximité immédiate du lieu où se tenait la fête. Une fête qui était déjà terminée assurent les responsables du restaurant concerné. Ils ajoutent que de leur point de vue, la soirée se tenait dans les règles. Un point de vue partagé par la municipalité.
"L’établissement a par contre été contrôlé dans le cadre du Comité départemental anti-fraude (CODAF), le jour même à 17H30. J’attends de connaître dans les prochaines heures, les conclusions de ce contrôle pour prendre les décisions de police administrative les plus adaptées", indique Jean-Christophe Bouvier.
Rencontre avec les organisateurs de soirée
Dans le même texte, le préfet explique avoir rencontré successivement "les propriétaires des deux établissements ayant fait l’objet d’une fermeture administrative suite à la fusillade de Rivière Salée le 10 novembre dernier, puis les représentants des établissements festifs ainsi que ceux des sociétés de sécurité privée".
La première rencontre a conduit le préfet à envisager "de revenir sur la durée de la sanction prise à titre conservatoire".
"Les établissements festifs ont été invités à solliciter rapidement de la part des forces de sécurité intérieure, la réalisation d’un diagnostic de sécurité qui leur permettra de bénéficier gratuitement des préconisations à mettre en oeuvre pour améliorer la sécurité
de l’établissement. Il a été également rappelé l’impérieuse nécessité de respecter les règles afférentes à l’organisation des soirées, et notamment les délais de déclaration préalable, qui permettent, en amont, aux autorités de police concernées (maires et forces de sécurité) de décider des mesures adaptées à la situation", écrit aussi Jean-Christophe Bouvier.
Le préfet estime enfin que seule une action coordonnée de tous les acteurs permettra de faire "face à la terreur que veulent imposer ces voyous".