Des végétaux pour lutter contre les inondations
Ce lundi 14 novembre, le Parc national de Guadeloupe a présenté son projet « Protéger » au siège de l’INRAE à Petit-Bourg. Un projet qui tourne autour du génie végétal afin de lutter contre les inondations.
Les inondations sont de plus en plus récurrentes sur notre territoire et source d’inquiétude pour les secteurs les plus touchés. Ce matin à l’INRAE à Petit-Bourg, le Parc national de Guadeloupe a présenté au cours d’un séminaire un projet pouvant pallier cette problématique. Les experts et les chercheurs ont en effet évoqué une technique ancestrale : le génie végétal.
Renforcer les berges grâce à ce procédé
L’objectif est de réaménager les berges de rivières qui ont été bétonnées par l’homme et de prévenir les crues de grande ampleur ou les glissements de terrain comme ceux que la Guadeloupe a connus lors des derniers épisodes de fortes pluies.
La tempête Fiona en est d'ailleurs un triste exemple. Marie Robert, chargée de mission milieux aquatiques au Parc national a évoqué la problématique des constructions modernes face aux changements climatiques :
On va avoir de plus en plus de fortes pluies et donc de risques de fortes crues comme on a vu. On a une problématique, il existe sur le territoire des endroits où on a construit des habitations où ça n'aurait pas dû être construit parce que c'était dans des zones à risque. Ce n'est pas le génie végétal qui va régler le problème de ces zones qui sont inondables et qui le seront de plus en plus au vu des changements. Cependant, le génie végétal va permettre de mettre en place des confortements de berges qui au cours du temps vont se solidifier. Donc on n'aura pas, comme on a vu avec Fiona, des aménagements qui vont s'arracher avec la force de la crue et qui sont ce qu'on appelle un effet ping-pong.
Un procédé naturel
En stabilisant les berges de rivière, tout en préservant les milieux naturels, le génie végétal s’inspire des modèles utilisés autrefois, comme l’explique André Evette, chercheur et ingénieur à l’INRAE, et spécialiste du génie végétal :
Il y a eu une première phase du projet qui a été de décrire les modèles naturels parce que le génie végétal c'est une solution fondée sur la nature et on va copier les modèles naturels. Donc la première phase, c'était de décrire ces modèles naturels pour pouvoir les copier. La deuxième phase qui se termine aujourd'hui, c'est de voir comment on peut copier ces modèles avec des espèces locales.
L’idée est d'utiliser la très grande richesse floristique de la Guadeloupe pour protéger les berges de cours d'eau avec du végétal et éventuellement un peu d'arrangements, mais pas avec de l'enrochement et du béton.
Le Parc national tiendra une conférence publique sur ce sujet ce mercredi 16 novembre à l’amphithéâtre Merault de l’université de Fouillole à 16h30.