Interpellation mortelle de Dalciat : le gendarme auteur des coups de feu incarcéré
C’est un véritable coup de tonnerre qui vient de s’abattre sur la brigade de gendarmerie de Baie-Mahault. Son commandant, auteur des coups de feu mortels consécutifs au refus d’obtempérer d’un individu connu des services et originaires de Nice, a été mis en examen et placé en détention pour homicide volontaire. A ce stade de l’enquête, la thèse de la légitime défense ne tiendrait pas. Lire nos révélations.
Les faits s’étaient produits le dimanche 11 mars dernier, vers 21h. Les gendarmes étaient intervenus près de la station-service de Dalciat suite à un appel leur signalant la présence d'un individu suspect à bord d'une voiture faussement immatriculée. A leur arrivée, l'homme dont l'identité révélera ensuite qu’il était originaire de Nice et défavorablement connu de la justice, aurait refusé de se laisser faire. Les militaires, face à la situation et ne sachant pas s'il était armé, avaient sorti leurs pistolets avant de faire feu. La victime était décédée peu de temps après sa prise en charge par les secours.
Garde à vue
Le gendarme le plus impliqué, en l’occurrence le commandant de la brigade de Baie-Mahault, âgé de 27 ans, avait été placé en garde à vue comme le veut la procédure, avant d’être remis en liberté quelques heures plus tard. Il n’empêche que des investigations ont été ordonnées par le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, car des doutes subsistaient quant au déroulement des faits et de l’intervention.
Inspection générale saisie
C’est ainsi que l’inspection générale de la gendarmerie nationale a été saisie. Après une dizaine de jours d’enquête, il est apparu clairement, de multiples zones d’ombres autour de cette affaire. Les premières constatations laissaient supposer que 7 coups feu avaient été tirés. Mais 9 douilles au total auraient été relevés près de la voiture banalisée d’intervention des gendarmes. Ce qui rajoute au caractère disproportionné de la riposte du militaire et met encore plus à mal sa ligne de défense. L’individu abattu par le gendarme était bien en possession d’une arme retrouvée à bord du véhicule faussement immatriculé, mais celle-ci était dans la boite à gant. Il n’en a donc pas fait usage, selon des sources proches de l’enquête. La thèse de la légitime défense s’est donc trouvée de facto fragilisée.
Placé en détention
D’autres éléments issus des investigations menées et toujours en cours, seraient également à charge contre le militaire. Lequel, après de nouvelles auditions plus poussées en fin de semaine dernière, a été déféré devant le parquet, puis mis en examen pour homicide volontaire et placé sous mandat de dépôt. Une disposition de privation de liberté visant à garantir le bon déroulement de l’enquête qui se poursuit et éviter ainsi que le commandant de la brigade de gendarmerie de Baie-Mahault, ne fasse pression sur ses collègues. Le procureur de la République de Pointe-à-Pitre ne devrait pas s’exprimer sur cette affaire avant le début de la semaine à venir. Sur le plan disciplinaire le gendarme en question devrait être suspendu de ses fonctions dans les prochains jours. Il bénéficie néanmoins de la présomption d’innocence jusqu’à ce que sa culpabilité soit définitivement prouvée.