Santé mentale : la difficile prise en charge d'un mal qui gagne du terrain

Par 19/10/2022 - 14:15

La prise en charge de la santé mentale est pavée de nombreuses difficultés. Pour les familles comme pour les soignants qui doivent avoir développer des réflexes insoupçonnés.

    Santé mentale : la difficile prise en charge d'un mal qui gagne du terrain

A l’occasion des semaines nationales d’information sur la santé mentale (10 au 23 oct 2022), notre rédaction a dressé un état des lieux de la prise en charge psychiatrique en Martinique.

Plusieurs sites accueillent les patients atteints de pathologies mentales lourdes ou de troubles de l’anxiété : les urgences psychiatriques de l’hôpital Maurice Despinoy au Lamentin, le CATTP Centre d’Accueil Thérapeutique à Temps Partiel dit « hôpital de jour » au Lamentin, la Clinique privée de l'Anse Colas à Shoelcher, les CMP (Centre Médicaux-psychologiques de Psychiatrie ambulatoire) en commune.

Avant le Covid, les patients atteints de troubles anxieux et troubles dépressifs représentaient 13 % des consultations psychiatriques d'urgence. Cette part est désormais de 20%. En ce qui concerne les patients atteints de schizophrénie, ils représentent selon les études seulement 1 % de la population.

"Nous sommes tous vulnérables", prévient Medhi Zaazoua, médecin Psychiatre à l’hôpital Maurice Despinoy. "Il n'y a pas que la génétique. On est tous vulnérables dès la naissance", précise-t-il.

Pour les patients les plus en difficulté, le passage en institut fermé est parfois inévitable.

Le programme Pro famille quant à lui sert à éviter les rechutes. Plus il y a un environnement familial anxieux, plus il y a un risque de rechute pour le patient. Ce dispositif existe depuis 1987 en France hexagonale mais il a été adapté et mis en place en Martinique en 2020. L’idée étant d’apprendre aux familles à mieux gérer les émotions, la culpabilité et les symptômes de leur proche en situation de crise et en dehors des crises.

"Le programme a vraiment prouvé son efficacité dans les études. Associé aux traitements, il y a vraiment un effet synergique", docteur Vanessa Martin, psychiatre et coordinatrice du dispositif Pro Famille. "Le deuxième facteur de rechute après l'arrêt du traitement, c'est le niveau d'émotion exprimé. Plus il y a un environnement familial source de tension et plus il y a un risque de rechute chez le patient", explique-t-elle.

Ecoutez le reportage d'Erika Govindoorazoo :

Pour aller plus, écoutez le récit de Franck dont le frère est schizophrène depuis 30 ans :

 


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