2 axes de recherche pour lutter contre les arboviroses, notamment la dengue et le zika

Par 31/05/2018 - 09:48 • Mis à jour le 18/06/2019 - 13:34

La recherche est en mouvement en Guadeloupe pour lutter plus efficacement contre les moustiques et les maladies qu’ils transmettent, comme la dengue le chikungunya et le zika. Deux axes du grand projet collaboratif « Malin » ont été présentés cette semaine à l’Université des Antilles, sur le campus de Fouillol.

    2 axes de recherche pour lutter contre les arboviroses, notamment la dengue et le zika

Le projet MALIN (maladies infectieuses en milieu insulaire tropical) fédère 10 institutions de recherche, de surveillance, et de transfert des innovations. Deux projets de recherche ont été présentés cette semaine.

La moustiquaire de demain ?

L’université des Antilles, chargée par l’ARS de travailler sur une moustiquaire plus efficace car plus durable dans le temps, adaptée au climat tropical. Laurence Romana, directrice du laboratoire de l’université GTSI, groupe des technologies des surfaces et des interfaces, explique que "c’est une moustiquaire à base de plastique, de polymère, qui a un peu de noir de carbone, d’où sa couleur, qui est noire, et qui résiste très bien aux anti-UV et au vieillissement » Pour le moment prévue « sur les fûts d’eau", notamment ceux utilisés dans l’agriculture pour stocker l’eau.

Certaines ont été distribuées à Saint-Martin après le passage de l’ouragan Irma mais il faudra un recul sur « trois ans » pour « dire que c’est vraiment un bon produit ».

Un travail sur les phéromones ou « parfum » des moustiques

L’Institut Pasteur travaille de son côté sur une nouvelle façon de piéger les moustiques de type aèdes aegypti, devenus de plus en plus résistants à la molécule utilisée dans les insecticides : il s’agit de les attirer grâce à des odeurs, et pour cela, de trouver le bon mélange de phéromones. Anubis Vegarua responsable du laboratoire d’études sur le contrôle des vecteurs de l’institut Pasteur de Guadeloupe tente « d’identifier des molécules émises par les moustiques » et voir « lesquelles jouent un rôle de phéromone », ces molécules chimiques qui induisent un changement de comportement.

« Un mâle va croire qu’il va s‘accoupler avec un moustique femelle, on mime l’odeur de la femelle, il va se retrouver piéger. » Objectif : interrompre la reproduction et diminuer la population de ces moustiques vecteurs de maladies. Les pièges ne sont pas encore développés.

En ce moment, les recherches se poursuivent avec « des tests de comportements » afin de déterminer quel sera le mélange de molécules le plus efficace pour mimer les odeurs des moustiques femelles : « c’est un peu comme les parfums, si on met la bonne dose c’est bien, si on en met trop ça peut avoir l’effet contraire et on peut avoir une répulsion des moustiques ». Là encore trois années pourraient être nécessaires pour aboutir au résultat final.


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