Guyane : un commerçant tué lors d'un braquage
La communauté chinoise de Guyane est en deuil et en colère après avoir été à nouveau la cible de braqueurs violents.
Un couple de commerçants chinois a été la cible de 3 hommes dans leur libre-service de Rémire-Montjoly, hier, lundi 29 août, vers 20 heures 30. Les braqueurs ont tiré plusieurs coups de feu avant de prendre la fuite à bord de leurs scooters. Le propriétaire du commerce, âgé de 60 ans et surnommé "Papi" par les clients du quartier, a été pris en charge arrêt cardio-ventilatoire par le SAMU et les pompiers. Malgré leurs interventions, l'homme est déclaré mort une heure après l’agression. Son épouse a été blessée à la cuisse et évacuée vers le Centre hospitalier de Cayenne.
Leur neveu, Jacques Pan, déplore que les commerçants de la communauté chinoise soient à nouveau les victimes de braqueurs qui emploient des méthodes bien plus violentes qu’auparavant.
Je ressens une insécurité particulière, ce qui n'est pas très nouveau pour la communauté chinoise. J'ai moi-même vécu quatre braquages. Et du coup, je pense que c'est un peu ciblé contre nous, alors qu'on ne fait pas de problèmes, on fait tourner l'économie du pays. Mais on est toujours les victimes de cette violence. Je trouve ça anormal et révoltant. Surtout que c'est beaucoup plus violent maintenant, il y a eu pas mal de décès. Je pense que ces gens se sentent vraiment intouchables.
Claude Plenet, le maire de Rémire-Montjoly, s’est rendu sur place pour appeller à ce que des décisions radicales soient prises pour lutter contre la délinquance.
Nous constatons le décès d'un commerçant, d'un homme qui était au travail. Je n'ai même plus de mots pour exprimer ma colère. Aujourd'hui, nous sommes sur une délinquance sud-américaine, et nous ne disposons pas des moyens pour faire face. Alors effectivement, il faudrait peut-être augmenter le nombre de policiers, de gendarmes, c'est vrai. Mais il n'empêche, il n'y a pas que ça. La société guyanaise est malade. Il faut vraiment commencer à se poser les bonnes questions sur la cellule familiale et le système éducatif, mais aussi prendre des décisions fermes. Nous ne pouvons plus continuer comme ça.
Le préfet, Thierry Queffélec, et le général Jean-Christophe Sintive, commandant de la gendarmerie de Guyane, se sont également rendus sur place. Le Préfet a donné pour instruction à la Gendarmerie de Guyane d'immédiatement rapatrier vers l’agglomération de Cayenne un demi-escadron de gendarmes mobiles, actuellement engagé au cœur de la forêt amazonienne dans la lutte contre l'orpaillage illégal.
Au total, 33 homicides sont à déplorer sur l’ensemble du territoire depuis le début de l'année.