L’Etat condamné pour les conditions de détention à Baie-Mahault
L’Etat va devoir verser « 10 000 euros de dommages et intérêts » à un détenu de la prison de Baie-Mahault. La décision en référé du tribunal administratif de Basse-Terre est tombée mardi et la somme est « record » selon maître Etienne Noël, l’avocat du détenu.
Basé à Rouen, Etienne Noël a défendu « une trentaine de dossiers » de ce type aux Antilles depuis 2011. Il a obtenu réparation pour cet homme de 41 ans, qui a passé 4 ans –de 2012 à 2016- dans une cellule « de 8,97 mètres carrés » à Baie-Mahault, qu’il partageait avec deux autres personnes. Le détenu, qui « purge une longue peine », a, depuis, été transféré dans une prison de l’hexagone.
"Une façon de faire avancer les choses" pour la CGT Pénitentiaire
« Les conditions de détention des détenus et les conditions de travail des surveillants sont souvent liées », souligne Eric Pétilaire, secrétaire régional de la CGT Pénitentiaire, qui estime que ce genre de procédure « est une façon de faire avancer les choses » car « on est à 780 détenus » pour une prison construite pour « 500 places », dénonce-t-il. « L’Etat doit maintenant expliquer au contribuable pourquoi il doit payer 10.000 euros à une personne qui est en prison ». Les surveillants de la prison de Fond Sarail s’étaient mobilisés en janvier pour dénoncer leurs conditions de travail.