Ce qu'il faut retenir de l'interview de Jean-François Carenco
Jean-François Carenco était l'invité du RCI Matin. Il a livré sa vision sur plusieurs sujets.
Arrivé hier soir en Martinique, Jean-François Carenco, ministre délégué aux Outre-mer a commencé sa visite de 24 heures sur l'île. Une visite qui se passera en préfecture où il rencontrera les organisations patronales et les organisations syndicales.
Jean-François Carenco a débuté sa journée par une interview matinale dans la journal de 7 heures de RCI. Il a répondu aux questions d'Isabelle Hamot.
Les sargasses
L'absence de visite de terrain au programme de la visite a été particulièrement remarquée. Elus, observateurs et population s'attendaient à ce que Jean-François Carenco se rendent sur la côte Atlantique pour prendre la mesure de l'ampleur des échouages d'algues brunes et de leurs conséquences. Pour le ministre, son non déplacement n'est pas le vrai sujet.
Cela me navre. Je fais l'effort de venir en 24 heures pour faire la revue des problèmes. Il y a les sargasses. Mais qu'est-ce que ça change qu'un ministre fasse le tour 10 minutes dans chaque commune. L'Etat a commencé à travailler. Je m'en suis ouvert avec Serge Letchimy, avec le président de l'Assemblée Territoriale, avec les maires. Ce n'est pas un problème d'argent. C'est un problème de méthode. Il nous faut un grand service public martiniquais pour traiter le problème des sargasses
La vie chère
Alors que les débats vont bon train à l'Assemblée Nationale sur la loi concernant le pouvoir d'achat et la lutte contre l'inflation, Jean-François Carenco est particulièrement attendu sur ce sujet sur notre territoire. En Martinique, où la vie chère est une réalité quotidienne, l'inflation de 4 à 5% a un impact considérable sur une population au sein de laquelle 29% des foyers vivent sous le seuil de pauvreté.
Je ne participe pas à l'idée de l'explosion de l'inflation. Moi qui suis un vieux j'ai connu l'inflation à 17%. Il y a une augmentation très sensible de l'inflation dans un paysage de pauvreté. C'est ça le sujet. Il nous faut répondre à la pauvreté et à l'inflation. Une inflation qui est de 5 à 6%. Ce qui n'est pas un drame dans un pays où il y aurait d'inégalité sociale. Sur ma proposition, le précédent gouvernement a décidé que l'augmentation du tarif réglementé de l'électricité serait de 2% en 2021 et 4% en 2022. Dans tous les autres pays européens, on est à 30%
Jean-François Carenco a par ailleurs expliqué qu'il compte bien peser sur le débat parlementaire
Je suis arrivé avec Gérald Darmanin il y a 10 jours. Il n'était pas possible de rentrer dans la discussion sur la loi sur le pouvoir d'achat. J'ai pris contact avec des élus de Martinique, de Guadeloupe et de la Réunion pour définir ensemble des amendements qu'on veut faire passer. Une réunion interministérielle a été demandée par mon directeur de cabinet. On va se battre pour ces amendements qu'on va faire passer au Sénat puis ça reviendra à l'Assemblée. Je comprends que les ultramarins disent : on est plus pauvre que la métropole, il faut faire plus et plus spécifique.
Le gouvernement veut aussi relancer le bouclier qualité prix.
J'ai découvert ça à la Réunion. C'est là où ça marche le mieux. On va essayer de définir un panier familial de consommation. On vise 5% des produits consommés sur lesquels tous les acteurs de la chaîne de valeur (transport, production, distribution) mais aussi les pouvoirs publics (taxes) prendront des mesures ensemble pour que ces prix soient bloqués pendant un an. Le préfet a reçu hier une instruction signée de ma part pour travailler cela sur le terrain. Parallèlement à Paris, je reçois les faiseurs de prix (les compagnies aériennes, les compagnies maritimes, les grands distributeurs. L'objectif, c'est d'arriver fin septembre à un Oudinot de la vie chère
La sécurité
C'est un sujet brûlant. Jean-François Carenco a d'ailleurs circulé hier soir dans les rues de Fort-de-France avec des policiers. La ville a été le théâtre de 5 des 16 homicides commis en Martinique. Interpellé sur la question des effectifs des forces de sécurité, la ministre a livré son sentiment.
Le ministre de l'Intérieur et de l'Outre-mer avec qui je travaille a défini un projet de loi d'orientation pour le ministère de l'Intérieur. Ce que je peux dire c'est qu'il y a un chapitre Outre-mer sur des moyens et des méthodes extrêmement importants. J'espère que ceux qui auront à se prononcer sur ce projet de loi voteront pour. La Martinique bénéficie de 800 fonctionnaires de police pour 360 000 habitants, sans compter les gendarmes, ce n'est pas rien. Ce n'est pas un problème d'effectif mais un problème de moyens techniques. Je saisirai le Garde des Sceaux pour que la réponse judiciaire soit extrêmement ferme. Un autre sujet de la sécurité c'est l'éducation. Je me suis entretenu hier avec monsieur Ndiaye sur ce sujet et notamment sur l'affectation des enseignants
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