Drame du Zénith et prolifération des armes à feu en Guadeloupe
La violence armée atteint des proportions de plus en plus inquiétantes sur notre île ...
Un drame de plus, un drame de trop
La boite de nuit le Zénith, également appelé l'Eden Club, à Bas-du-Fort au Gosier, est devenu l'un des symboles de cette violence armée échappant à tout contrôle. Un nouveau drame s'y est en effet produit dans la nuit du samedi 28 au dimanche 29 mai. À l'intérieur même de la discothèque, des coups de feux ont été tirés. Un jeune homme est décédé et une jeune femme a été grièvement blessée.
Il était précisément 2 heures 48 du matin lorsqu'à l'intérieur même de la discothèque, une rixe semble avoir éclaté près de la piste de danse. L'établissement, comme souvent le samedi soir, était bondé. Quelques secondes plus tard, des coups de feu éclatent, à peine couverts par la musique. Un jeune homme de 22 ans s'écroule et décédera peu après des suites de ses blessures. Une jeune fille de 20 ans, grièvement blessée, est conduite en urgence au CHU.
La prolifération des armes, ce fléau
Considérant la répétition de tels faits armés, de nombreuses questions restent en suspens, notamment sur la façon dont les clients d'une boîte de nuit peuvent y faire si régulièrement entrer des armes. Dans le cadre de ses investigations, la justice a donc décidé de placer l'établissement sous scellés judiciaires avant une éventuelle fermeture administrative, comme le confirme le procureur de la République de Pointe-à-Pitre, Patrick Desjardins.
Ça fait plusieurs semaines que des coups de feu sont tirés à proximité ou à l'intérieur du Zénith, et de manière plus générale autour des boites de nuit. Un phénomène qui croît depuis des mois, voire des années, avec des conséquences de plus en plus dramatiques.
Un constat lié à recrudescence de l'utilisation d'armes à feu chez nous, les "traditionnels" 22 long rifle à canons sciés étant de plus en plus fréquemment remplacés par des armes de poing de type 9 mm, souvent neuves.
On essaie de comprendre les filières d'acheminement, des trafics inter-îles le plus souvent. On est effectivement plus du tout sur des armes de chasse comme on en a connu il y a quelques années, davantage sur des armes automatiques, plus chères, mais aussi plus faciles à se procurer au marché noir et sur les réseaux sociaux. Même certains groupes WhatsApp en vendent. Au parquet, on a créé un groupe de traitement de la délinquance spécifique à la circulation des armes à feu. On s'efforce d'être le plus répressif possible avec les personnes qui détiennent une arme chargée, soit prête à l'emploi, et les réquisitions de placement en détention sont désormais systématiques. Mais ça ne suffit toujours pas et l'on constate que chaque week-end, les faits divers se succèdent.