Cour d'Assises : 14 ans de réclusion pour coups mortels avec arme
Par Pierre Emmanuel
14/05/2022 - 09:13
• Mis à jour le 14/05/2022 - 09:13
Guadeloupe
Coups mortels avec arme. 14 ans de réclusion criminelle. C'est la qualification finale retenue et le verdict prononcé vendredi soir par la cour d'assises de Basse-Terre à l'encontre de Wylan CELESTIN. L'homicide volontaire a été rejeté et le condamné a échappé à une plus lourde peine qui lui faisait encourir un maximum de 30 ans.
Toujours difficile et délicat de se dire satisfait d'un verdict de cour d'assises surtout lorsque la mort a frappé. Pourtant hier soir, au terme de deux jours d'audience et de plusieurs heures de délibéré, aucune des parties n'était mécontente.Tout le monde acceptait, avec mesure et pondération, le verdict de la cour d'assises.
Wylan CELESTIN, poursuivit pour meurtre encourait la peine maximale de 30 ans. Le Ministère Public avait requis contre lui 18 ans. Et personne, à part la défense, n'envisageait que le prononcé puisse être inférieur. Sauf que le jury a décidé de requalifier l'acte criminel du 26 février 2020 à Morne-à-l'Eau et d'estimer que Wylan CELESTIN n'avait pas voulu tuer Robby DYVRANDE en lui tirant à bout portant une balle en pleine tête.
Cela peut surprendre certains. Pas les jurés qui ont pris en considération le fait que l'accusé avait pu être provoqué, que la victime persistait à lui empêcher de relever son scooter pour s'en aller, que Wylan CELESTIN avait déjà été braqué à 2 reprises et que son geste pouvait être traduit comme un excès de colère transformé en ras-le-bol et que le tir aurait pu partir sans que nécessairement l'accusé ait voulu viser la tête.
Ajouté à cela le jeune âge de l'accusé au moment des faits, 18 ans, font que tout cela réunis pouvaient intercéder en faveur d'une certaine clémence pour un garçon pour lequel l'avenir ne doit pas s'écrire trop longtemps derrière les barreaux au point de se perdre définitivement.
Les parties civiles comme le Ministère Public estimaient hier soir qu'au regard de la qualification criminelle de coups mortels avec arme la peine de 14 ans était significative.
La défense, elle, se contentait de dire que son client sortait de très loin et que le fait que l'homicide rejeté lui épargne une condamnation trop lourde pouvait être considéré comme une seconde chance.