Cour d'Assises : tué à 18 ans par un autre jeune de 20 ans
Meurtrier à 20 ans. C'est une affaire de meurtre qui est jugée depuis ce matin devant la cour d'assises de Basse-Terre. Des faits qui remontent au 26 février 2020 à Morne-à-l'Eau. Ce jour là, en plein midi, Wylan CELESTIN, 20 ans, a tué d'une balle tirée à bout portant et en pleine tête, Robby DYVRANDE, 18 ans. La victime et l'accusé venaient de se disputer à propos d'un différent de longue date et aussi du fait que DYVRANDE voulait, semble t-il, se saisir du scooter de CELESTIN. La matinée a été consacrée à entendre les rapports des enquêteurs et des experts.
Exercice difficile ce matin que celui d'essayer d'expliquer afin de tenter de comprendre. Expliquer comment un jeune de 20 ans a pu tuer un autre de 18 ans. Expliquer pourquoi un jeune de 20 ans portait sur lui une arme chargée de 6 balles. Expliquer ce qui peut emmener un autre jeune de 18 ans à porter sur lui une arme blanche et à vouloir l'utiliser.
Des explications parfois différentes selon les rapports des experts qui à leur manière ne font pas nécessairement la même analyse, en fonction des informations en leur connaissance et des auditions qu'ils ont pu avoir avec l'auteur des faits lorsqu'il s'est agit de percer sa personnalité. Il faut donc s'inspirer de tous ces rendus, comment ils sont traduits, pour tenter d'apporter des réponses qui soient cohérentes et fondées.
Loin d'être évident. Surtout pour des jurés qui découvrent les contours d'un procès d'assises et qui doivent encaisser et assimiler des heures de dépositions.
Beaucoup d'interrogations donc de par et d'autres puisque chaque partie, forte de ses convictions ou de ses interprétations, que l'on soit du côté de la cour, des parties civiles, du Ministère Public ou de la défense, a un flot de questions qui vient s'ajouter à un débat qui va au-delà du seul procès d'aujourd'hui pour toucher une société où la violence des mots entraîne la violence des armes et additionne les morts.
L'audition de Wylan CELESTIN est à ce titre très attendue et les premières heures d'audience nous annoncent des arguments de part et d'autre de la barre qui nous pousse à penser que l'utilisation des armes dans cette affaire pourrait être au centre des interventions.
L'accusation et les parties civiles insistant sur une arme à feu, un tir en pleine tête et à bout portant. Tout le scénario d'une exécution. La défense se retranchant derrière une réaction légitime face à une agression anticipée par arme blanche qu'un réflexe de peur aurait entraîné.