Troisième jour de procès en appel concernant le meurtre de David Vincent
Des témoignages déchirants en réponse à des mensonges horribles. C'est ainsi que les 3 avocats des parties civiles, maîtres Diallo, Semper et Jabbour ont résumé la 3e journée d'audience déroulée hier dans une ambiance contrastée.
Avec, d'abord, le matin, des condamnés, Yann DESTAIN et Kurel BLOMBOU, qui avaient, en première instance, en juin dernier, dénoncé les deux accusés, Jean-Marc LAVINIER et Jessy GALLE, défendus par maîtres RACON et HATCHY et qui sont assis dans le boxe depuis lundi pour avoir interjeté appel. Hier, ils ont dit avoir menti et disculpé les deux hommes que l'on entendra aujourd'hui sur les faits du 16 janvier 2019 à Jarry.
Et puis, ensuite, dans l'après-midi, les premières dépositions des parties civiles : l'épouse, mère de 5 enfants, et le fils, qui ont vécu le cauchemar de cette nuit qui n'a pas tué, ont-ils dit, que David VINCENT, un époux aimant et aimé, un père de famille protecteur et généreux, un chef d'entreprise apprécié et respecté, mais toute une famille complètement brisée depuis un peu plus de 3 ans.
Une famille qui a déploré avec beaucoup d'amertume et de tristesse les changements de versions présentés hier, en visio conférence, par deux condamnés, qui selon les conseils des proches de la victime, ont tué une seconde fois David VINCENT.
L'émotion était forte hier dans la salle d'audience au point de toucher la sensibilité de tous ceux qui entendaient ces témoignages bouleversants de sincérité, poignants de vérité, sortis de coeurs tranchés et de vies éclatées.
La déflagration causée le matin par DESTAIN et BLOMBOU a entrainé une explosion de chagrin et de douleurs qui ont transporté une femme, une mère qui a culpabilisé pour être restée enfermée dans les toilettes. Bloquée par la peur.
Quant au fils, qui a dû vivre en direct la scène de tir et l'agonie de son père, il a puisé dans ses réserves de jeune homme en construction pour rendre hommage à celui ci et faire honneur aux siens avec un courage impressionnant.
Ce matin, d'autres parties civiles pourraient prendre la parole. Un exercice douloureux mais nécessaire car pour cette famille qui a vu 3 de ses 5 enfants naître et grandir en Guadeloupe, la vie doit l'emporter sur la mort et le souvenir de leur époux et père doit continuer de les habiter et de les guider.