Mort de David Vincent : une autre "vérité" va-t-elle émerger au procès en appel ?
Depuis hier, lundi 25 avril, Jean-Marc LAVINIER et Jessy GALLE sont jugés en appel pour le meurtre de David Vincent, abattu à son domicile en 2019. En première instance, ils avaient été condamnés respectivement à 25 et 10 ans de prison. Les deux autres coupables dans cette sanglante expédition n'ont, quant à eux, pas fait appel. La famille de la victime, toujours en quête de vérité, assiste aux débats.
Durant cinq jours, la veuve et les enfants du chef d'entreprise de 47 ans, abattu d'une balle tirée à bout portant par des individus qui s'étaient introduits à son domicile, vont devoir revivre les évènements tragiques qui ont conduit à ce drame.
"Le procès de trop", pour maître Pascale Bichara-Jabbour, un des trois avocats des parties civiles, aux côtés de maîtres Babacar Diallo et Christophe Semper :
Effectivement, on remet le couvert. On revient moins d'un an après pour des faits d'une particulière gravité. Nous entrerons véritablement dans le vif du sujet dans les jours qui viennent, notamment demain mercredi. Mais déjà, la famille est présente. La famille, les enfants, les soeurs qui sont là pour venir encore apporter leur soutien à cette veuve, à cette malheureuse dame qui est là et qui doit encore subir cette épreuve, ce procès difficile. Il faut tout recommencer. On reprend les faits de A à Z. Et puis c'est une nouvelle juridiction, de nouveaux jurés, de nouveaux magistrats, des photos et de nouvelles questions qui seront posées, de nouveaux débats et, à l'issue de ceux-ci, des plaidoiries, des réquisitions et un verdict qu'on espère encore exemplaire.
De leur côté, Jean-Marc Lavinier, considéré comme le commanditaire et condamné à 25 ans, et Jessy GALLE, le chauffeur, qui a écopé de 10 ans, ont estimé devoir faire appel. Une démarche que maître Laurent Hatchy, l'avocat de Jean-Marc Lavinier, justifie :
Mon client estime que c'est à tort qu'on l'a qualifié de commanditaire, lui ne se reconnaît pas dans cet acte de commandite. Dans un procès, chacun se défend au mieux de ses intérêts. Il arrive parfois que les contradictions apparaissent dans les déclarations des co-accusés. Maintenant, la cour d'assises est là pour faire la lumière entre ce qui est cohérent et ce qui ne l'est pas. Et démêler un peu le sac de noeud. Mon client estime que la vérité n'a pas été dite en ce qui concerne ce qui lui est reproché. C'est la raison pour laquelle il a fait appel.
Les deux autres protagonistes, Kurel Blombou et Yann Destain, tous deux condamnés en première instance à 22 années de réclusion criminelle, ont accepté le verdict et n'ont pas fait appel. S'ils se présentent à la barre au cours de ces 5 jours d'audience, leur témoignage pourrait être décisif, selon maître Laurent Hatchy :
Pour que la vérité puisse jaillir et pour une étude complète du dossier, il faut que ceux qui n'ont pas fait appel puissent venir aussi dire une parole. Une parole qui aujourd'hui sera libérée parce qu'aujourd'hui ils n'ont plus intérêt à mentir ni pour se sauver ni pour enfoncer leur sort, étant déjà scellé. Il arrive que bien souvent, les personnes déjà libérées ont plus de facilité à reconnaître la réalité du dossier.