L'artisanat créole à l'honneur en région parisienne

Jusqu'à lundi, ce sont près de 80 000 visiteurs professionnels qui sont attendus dans les différents halls du salon qui, d'abord prévu en janvier, avait été reporté en raison du contexte sanitaire. Dans les allées du secteur "Craft", dédié aux métiers d'arts, ils sont nombreux dès l'ouverture à jeter un oeil ou s'arrêter sur le stand de la boutique en ligne "Gaston", fondé par Christelle Clairville. Si la jeune guadeloupéenne compte 22 artistes partenaires, elle n'a pu emmener que 4 de ceux déjà référencés sur son site pour cet évènement international. Il faut dire que participer à ce salon lui revient déjà à plusieurs milliers d'euros, pour lesquels elle a dû faire un emprunt, faute d'avoir eu des réponses à ses demandes d'aides et de subventions auprès des institutions de l'île.

Pour le stand, Christelle Clairville a donc entrepris de mettre à l'honneur les œuvres et travaux de Damalia, éditeur d'objets créoles, du maître-verrier martiniquais Robert Manscour, de la céramiste Marcela Mattone de la Désirade et de l'ébéniste guadeloupéen Darius Grandisson. "Mon rêve, mon but, c'est de faire connaître les savoir-faire des Antilles au delà, que nos talents puissent rayonner, explique avec enthousiasme Christelle Clairville. J'ai vu à ce salon Maison & Objet quels artisans sont présents et je trouve que ce que l'on fait chez nous est au niveau et mérite d'être vu".

 

Et elle ne manque pas de conviction, d'énergie, vite transmises au visiteur : "On parle souvent des Antilles pour le rhum, le sucre et la banane et je veux montrer que l'on sait aussi faire des choses fines, qualitatives, qui peuvent plaire dans des pays différents. En Guadeloupe, en Martinique, on est le fruit de plusieurs cultures, on a mixé tout ça et on a créé des choses qui peuvent parler à tous les pays !"


Gaston & Ben Artside


Sur le stand, un autre partenariat est inauguré à l'occasion de cette première participation au salon. Benjamin Guillaume, avec sa marque "Ben Artside", présente une série de luminaires fabriqués selon une technique origami qu'il a apprise seul. L'artiste, qui réside à Bruxelles depuis 11 ans, intègre aussi dans ses œuvres du bois, du tissu madras.

"C'est une vraie fierté d'être là, sourit le guadeloupéen. 'Maison & Objet' c'était un rêve, c'est quelquechose de très loin quand on est créateur et qu'on commence, c'est un peu un but de se dire que l'on va exposer dans cet endroit alors ça fait du bien, ça motive pour aller de l'avant et continuer". 

Comme les autres artistes représentés par "Gaston", Benjamin espère bien convaincre pendant ces cinq jours de salon,  faire repérer ses créations "par des magasins, des restaurants, des gens qui ont envie de mettre en avant l'artisanat et en plus le créole". 

Selon les chiffres communiqués par les organisateurs, 87% des visiteurs du salon passent commande sous 6 mois.