Cour d'Assises : un procès sans corps, sans arme et sans principal accusé
Le procès pour double assassinat qui s'est ouvert lundi après-midi à Basse-Terre suscite beaucoup d'interrogations. Il n'est pas dit qu'au terme de cette semaine, toutes les réponses soient apportées. Il manque de nombreux témoins. Et l'absence de corps, l'absence d'arme et l'absence du principal accusé ne sont pas faites pour éclairer un jury qui aura fort à faire pour se prononcer.
Depuis hier, c'est une drôle d'énigme que la Cour d'Assises de Basse-Terre doit gérer. Gérer avant de juger. Un double assassinat présumé sans corps, sans arme et en l'absence du principal accusé. Un véritable casse-tête. Avec des jurés qui découvrent le déroulé d'un procès. Et qui, hier, on beaucoup entendu parler anglais avec des dépositions qui devaient être traduites, mot pour mot.
Autant dire, qu'il va falloir qu'ils s'accrochent pour tenter de sortir le vrai du faux dans des déclarations, des témoignages et des auditions qui vont alterner doutes et certitudes; mensonges et vérités. Un procès où la peur s'invite. Celle des représailles. Car même de sa cellule d'une prison de haute sécurité en Hollande, celui à qui il est attribué une vingtaine de crimes et qui purge déjà une peine de perpétuité pour le meurtre d'un couple à Sint-Maarten, reste un homme dangereux.
Kathron FORTUNE; grenadien sulfureux, à la réputation d'être un criminel impitoyable. A tel point que les autorités hollandaises ont refusé de l'extrader pour être jugé à Basse-Terre. Il est vrai que l'homme s'était déjà évadé une première fois et elles ne veulent plus à avoir à le chercher dans toute la Caraïbe. Condamné à 30 années de réclusion criminelle en octobre 2020 pour le meurtre d'une commerçante française de 31 ans commis en 2006 à St Martin, cette fois, c'est pour être soupçonné d'avoir tué puis découper avant de s'en débarrasser les corps de ses 2 lieutenants qu'il est poursuivi.
Un double assassinat pour lequel restent, aussi, inquiétés Horace FLANDER, originaire de Curaçao, actuellement en détention provisoire, et Jonathan COCKS, St martinois, qui lui, comparaît libre sous contrôle judiciaire. Deux accusés qui nient les faits qui leur sont reprochés et pour lesquels ce sera davantage à l'accusation de prouver leur implication qu'à la défense de démontrer leur innocence.