"Mots et maux de femmes" : une expographie pour sensibiliser aux violences faites aux femmes
Le 22 février est la journée européenne des victimes. Une occasion de sensibiliser le grand public à la situation des personnes victimes et d'attirer leur attention sur l'aide indispensable à leur offrir. Ainsi, de nombreuses initiatives sont menées partout en Europe et sur tout le territoire français. A cette occasion, en Martinique, l'expographie "Mots et maux de femmes" est visible à la Cour d'Appel, à Fort-de-France. Composée de photos, de témoignages et de textes, cette exposition itinérante et pédagogique veut agir en faveur de l'élimination de la violence envers les femmes.
Ici ou ailleurs, aucun territoire n'est épargné par ce phénomène mais les outre-mer restent particulièrement touchées. Des violences qui se sont en plus aggravées avec les mesures sanitaires et les périodes de confinement.
Selon l’Insee, les violences intrafamiliales (VIF), mesurées à partir des dépôts de plainte, sont plus répandues sur les territoires ultra-marin que dans l’Hexagone.
La lutte contre les violences conjugales est une grande cause du quinquennat et tous les acteurs insistent sur l'importance des mesures.
Le Grenelle, fin 2019, en a mis en place plusieurs dont le numéro d'urgence 3919, désormais disponible 24/24 heures et 7/7 jours ou le renforcement du recours au bracelet anti-rapprochement ou au téléphone "grave danger" ou encore davantage de places d'hébergement.
Ainsi, la prévention et la sensibilisation sont au coeur de l'action et l'exposition "Mots et maux de femmes" veut apporter sa contribution pour que le public ne puisse plus dire qu'il ne savait pas et détourner le regard.
Ce mardi, le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a reçu la fédération France Victimes, partenaire de cette exposition, que présente Olivia Mons, porte-parole de la fédération:
Des panneaux-outil expliquent le cycle et les quatre phases de la violence conjugale, pour attirer l'attention, aussi bien des victimes que des auteurs. Il y a également des photographies, parfois très marquantes, qui bousculent et touchent le coeur et la sensibilité des uns et des autres et avoir une culture commune de l'aide aux victimes.
C'est donc une sensibilisation plus forte qui est voulue, comme l'explique Hélène Dupuis, porte-parole du collectif «Mots et maux de femmes»:
A partir de la prise de conscience, nous pourrons aller plus loin et engager des actions.
Une prise de conscience essentielle. En effet une femmes meure tous les trois jours en France, suite à des violences conjugales. Mais ces violences intra-familiales peuvent aussi toucher les enfants, directement ou indirectement, quand un des parents meure.
L'expographie s'adresse donc au grand public, jeunes, moins jeunes, témoins ou victimes de violence, afin de permettre à chacun, par des textes, des mots, des photos, de reconnaître les situations de violences comme l'explique Nathalie Cougny, présidente de l'association "Les maltraitances, moi j'en parle":
On intervient aussi dans les écoles pour sensibiliser les enfants, trop souvent touchée par les violences éducatives ordinaires, pourtant interdites en France depuis 2019 et leur dire qu'ils ont le droit de dire stop. On sait aujourd'hui, médicalement, que toutes ces violences freinent le développement de l'enfant.
L'exposition est donc visible à la Cour d'appel de Fort-de-France.