Tribunal correctionnel de Paris : une lourde peine demandée à l'encontre d'Alfred Marie-Jeanne
3 mois de prison avec sursis, 10 000 euros d'amende et 2 ans d'inéligibilité. Les réquisitions du tribunal correctionnel de Paris à l'encontre d'Alfred Marie-Jeanne sont lourdes. L'ancien député martiniquais est poursuivi pour des omissions dans sa déclaration de patrimoine, effectuée fin 2016 devant la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique, obligatoire pour les élus. L'ancien président du conseil exécutif de la CTM, dont le procès avait été renvoyé en septembre dernier, n'était pas présent à l'audience. Le jugement sera rendu en avril prochain.
En 2019, Alfred Marie-Jeanne avait refusé l'amende de 2500 euros, proposée par le Ministère public. Trois ans plus tard, les réquisitions du Procureur sont sévères, comme en témoigne Maître Frédérique Pons, l'un des conseils de l'ancien député:
La peine est lourde et inutilement sévère. Il y a eu des erreurs, commises par sa fille dans ses déclarations, mais il n'y a eu aucune intention de ne pas respecter la loi.
Mais pour le Procureur, qui a demandé la condamnation d'Alfred Marie-Jeanne, l'excuse du "ce n'est pas moi, c'est ma fille" n'est pas une façon d'enlever sa responsabilité. Il estime que les obligations de déclaration qui doivent être adressées personnellement n'ont pas été respectées et que des manquements ont été constatés.
La Défense, parfois dure, a insisté sur les erreurs de Maguy Marie-Jeanne qui ont conduit son père à cette situation. C'est ainsi que Maître Ursulet a plaidé:
Il n'y a pas d'affaire Alfred Marie-Jeanne. C'est un concours de circonstances.
L'avocat a demandé à la Cour "de ne pas cracher sur un homme intègre et de ne pas abîmer, salir, à la demande du parquet, qui selon lui, ne serait pas cohérent:
Comme on a refusé l'amende et qu'on a voulu comparaître, ils chargent la barque avec une peine de de prison de 3 mois. Pour être crédible, il faut être cohérent.
La décision a été mise en délibéré au 5 avril prochain.