Cour d'Assises : Yohan Zodros écope de 5 ans dont 3 avec sursis probatoire
5 ans d'emprisonnement dont 3 avec sursis probatoire. C'est le verdict, cet après-midi, de la Cour Criminelle Départementale à l'encontre de Yohan ZODROS. Le quadragénaire a été reconnu coupable des faits qui lui étaient reprochés : violence avec usage d'une arme ayant entrainé la mort sans intention de la donner. La peine prononcée couvre sa détention préventive.
Coupable, condamné mais libre. Verdict pacifié avec une peine humanitaire pour Yohan ZODROS. 5 années d'emprisonnement assorties d'un sursis probatoire de 3 ans qui couvre la détention préventive et lui permet de rester libre ce soir. C'est le sort réservé à l'accusé par les 5 magistrats professionnels de la Cour Criminelle Départementale qui n'ont pas, probablement, voulu ajouter au drame partagé par deux amis vécu ce 6 juillet 2019 à Baie-Mahault et alourdit par le décès de Ludgy LOSANGE, 24 ans, 3 jours plus tard.
Dans un exposé très détaillé qui s'est voulu pédagogique et remplit d'apaisement, le Président de la Cour, Emmanuel PLANQUE, a expliqué de façon très méthodique les éléments qui avaient conduit à ce verdict. La personnalité de Yohan ZODROS, tout d'abord, qui n'avait pas provoqué la bagarre; une déficience intellectuelle établie; un comportement honorable, ensuite, le jour des faits pour avoir lui-même appelé les secours, reconnu tout de suite son geste et remis aux gendarmes l'arme du crime.
Un homme qui ne représente aucun danger pour la société et qui ce 6 juillet 2019 a eu un comportement nerveux, incontrôlé sans aucune intention de tuer a conclu le Président de la Cour. Déjà, lors de ses réquisitions, l'avocate générale, Elodie ROUCHOUSE, s'était montrée très mesurée avec 7 années d'emprisonnement requises, souhaitant qu'une peine équilibrée soit prononcée. Par la suite, Maître Sandra ADONIS-NAVARIN, dans sa plaidoirie de défense en faveur de l'accusé était allée encore plus loin en demandant clémence et tolérance. Son appel a été entendu.
De chaque côté de l'assistance, les deux familles ont accueilli ce verdict avec beaucoup d'humilité mais aussi de sérénité. Sans esprit de vengeance ni de revanche, encore moins de représailles que n'auraient voulu ni la victime, ni le condamné. L'auteur des faits devra, tout de même, se faire soigner et rester entouré des siens pour tenter de retrouver un équilibre jusque là très instable et très fragile que les évènements tragiques qui ont conduit à la mort de son ami n'ont fait qu'aggraver.