Obligation vaccinale : la médiation peine à démarrer
Alors que les premiers échanges devaient avoir lieu entre les syndicats et la mission de médiation, le dialogue est resté au point mort ce mercredi (3 novembre 2021).
Les accrocs semblent se multiplier avant même la mise en place de cette médiation. Dès la fin de semaine dernière les organisations syndicales s’étaient déjà offusquées de la forme avec notamment la composition de la délégation de médiateurs et des dates de rencontres découvertes dans la presse.
Autre élément de contestation, les noms des membres de cette délégation, à savoir un cadre de la fonction publique et un médecin, virologue. Ce dernier s’étant expliqué sur notre antenne sur sa position quant à la vaccination et ses effets. Deux personnalités qui posent problème à l’intersyndicale.
Dernier épisode de crispation en date : l'envoi de l’invitation à la médiation par le biais d’un SMS du directeur du CHUM hier.
On ne peut clairement pas dire que les choses démarrent dans la plus grande sérénité. Bien conscient de cela, des membres de la délégation de médiateurs ont assuré être au fait de certains couacs initiaux. En revanche, concernant la convocation, ils ont indiqué qu'ils n’étaient pas détenteurs des contacts de l’intersyndicale, d’où l’intermédiaire choisi. Une nouvelle prise de contact, cette fois-ci plus directe sera effectuée dans les prochaines heures.
En tout cas, cette délégation nous a précisé que sa démarche était volontaire, dans un esprit serein, et qu’elle espérait dès demain pouvoir faire une prise de contact avec les deux parties.
Demain, en fonction des rendez-vous pris, la cheffe de file de la délégation, devrait être en mesure de préciser la démarche, la méthodologie et le calendrier du processus de médiation.
Autant d’éléments importants quand on sait que le ministère de la santé a déjà mis un cadre estimant que les discussions ne porteraient que sur la sphère de l'hôpital public. L'intersyndicale réclame pour sa part que le champ soit élargi à tous les secteurs publics et privés concernés par l’obligation vaccinale.
Des observateurs circonspects
Plusieurs spécialistes de ce processus ont rappelé que par expérience, les médiateurs venus de l’Hexagone aux Antilles n’ont que rarement, voire quasiment jamais, vu leur démarche couronnée de succès. Qu'il s'agisse de février de 2009 ou même avant avec le conflit de Toyota.
Un autre élément de difficulté réside dans le cadre de la méditation. La négociation d'accords pour les secteurs public et privé en même temps créent souvent des difficultés. Le cadre réglementaire étant souvent plus lourd et moins flexible pour le public.
Par ailleurs, la négociation portant sur l'application d'une loi nationale en vigueur dans toutes les régions et les médiateurs étant envoyés par le gouvernement chargé de faire appliquer cette loi, fait penser à certains que le champ d'action de la mission est assez restreint.
Des syndicats toujours mobilisés
Côté syndical, la mobilisation ne faiblit pas. L’intersyndicale a délocalisé son action ce mercredi matin en donnant rendez-vous à ses troupes au Lamentin.Un cortège s’est rendu au son des tambours et ti-bwa devant le siège de la CGSS. À la mi-journée, les manifestants étaient au bourg de la commune devant la mairie pour sensibiliser le plus grand nombre et apporter leur soutien aux salariés soumis à l’obligation vaccinale, comme les puéricultrices, opticiens et agents d’officine de pharmacie…
Ils ont tout de même précisé qu'ils restaient attentifs à un éventuel appel ou mail qui proviendrait de la mission de médiation.