CHUM : Olivier Véran annonce l'envoi d'une médiation en Martinique
Interrogé ce mardi au Sénat, le ministre de la Santé a annoncé l'envoi d'une équipe de médiation en Martinique pour rétablir le dialogue entre la direction du CHU et l'intersyndicale.
"J'ai annoncé une médiation qui va pouvoir partir et aller sur place en Martinique pour rétablir un dialogue serein avec les parties prenantes et surtout qu'on fasse progresser la vaccination", a indiqué Olivier Véran, ministre de la Santé lors d'une audition devant la commission des lois du Sénat.
Interrogée par la sénatrice LR de l'Aisne, Pascale Gruny sur les différences d'applications de l'obligation vaccinale en Outre-mer par rapport au reste du territoire national, le ministre a rappelé qu'il avait "demandé que la loi s'applique. La loi doit s'appliquer sur tout le territoire de la République. Il en va aussi de la crédibilité de la parole de l'Etat".
Néanmoins, Olivier Véran a fait observer au sénateur que la situation était particulièrement complexe aux Antilles notamment avec la circulation de fausses informations sur la vaccination. Il a également souligné qu'il fallait prendre en compte la réalité sanitaire de territoires violemment touchés par une vague épidémique dramatique. "On tient compte de la charge de travail qui repose sur les directeurs d'hôpitaux, les équipes médicales et soignantes. J'ai demandé à ce que la loi s'applique mais avec le bon jugement", a précisé le ministre de la Santé.
"Je préfère qu'au lieu de travailler à l'échelle de tout un établissement du jour au lendemain, on aille équipe par équipe, unité par unité, service par service pour convaincre les derniers réticents et prendre des mesures de suspension là où c'est nécessaire", a ajouté Olivier Véran.
Une stratégie que fait désormais sienne le directeur du CHU de la Martinique. "Il suggère d'aller équipe par équipe, c'est ce qu'on va faire. On va commencer là où le risque infectieux est le plus élevé. En gériatrie, en émétologie. On ira ensuite vers les autres services comme le bloc, la réa ou d'autres", a réagi Benjamin Garel.
Ce dernier surveille néanmoins de près l'évolution de l'épidémie en Martinique dont les indicateurs montrent une circulation toujours importante du virus. "C'est la deuxième fois qu'elle fait des soubresauts. Est-ce le début de la cinquième vague ou un soubresaut, on ne sait pas encore. On a des marges de manoeuvre qui sont très faibles côté covid que côté non covid", s'est alerté le directeur du CHUM.