Cour d'Assises : 10 à 12 ans requis contre l'ancien magistrat
Par Pierre Emmanuel
21/10/2021 - 18:52
Guadeloupe
Les réquisitions sont tombées dans le procès pour viols sur mineure de 15 ans qui se tient depuis hier devant la cour d'assises de Basse-Terre. L'avocate Générale a requis à l'encontre de l'ex magistrat, une peine qui ne soit pas inférieure à 10 ou 12 années de réclusion criminelle.
Maître Harry DURIMEL est face à une tâche à la fois délicate et difficile. Comment arriver à défendre un magistrat accusé de viols au pluriel sur ses deux belles filles, qui plus est mineures de 15 ans au moment du début des faits présumés ? Un exercice périlleux puisque l'avocat de l'accusé doit venir au secours d'un individu sensé être exemplaire et irréprochable. Jean-Pierre LANDI a changé plusieurs fois de versions. Un choix que ne tolère pas généralement le jury. Surtout si dans les options choisies, le principal concerné, auteur soupçonné, tente de se disculper ou de se dédouaner en relativisant sa responsabilité pour essayer de sortir de ce procès avec un minimum de respectabilité.
Un culot relevé par le Ministère Public qui a expliqué aux jurés populaires que lorsqu'il y avait plusieurs versions, il y avait, aussi, mensonges. Au contraire des dépositions des victimes qui n'ont pas varié d'un iota leur récit. L'avocate générale, Elodie ROUCHOUSE, a essayé de démontrer qu'en essayant de revenir sur ses aveux, l'accusé a cherché uniquement à échapper à un dossier qui l'accable.
Selon l'accusation, l'argument qu'il aurait reconnu les viols qu'il n'aurait pas commis seulement pour aider les victimes à se reconstruire ne tient pas. Un pseudo consentement des victimes. L'avocate générale a tenté de démontrer l'état de surprise et de contrainte dans lequel se trouvaient les deux adolescentes, prises, je cite, "dans le carcan de ce système d'emprise classique chez les enfants victimes de viols par leur beau père", fin de citation.
Un peu plus tôt, maître Babacar DIALLO, pour les parties civiles, avait insisté sur le fait que l'accusé était sensé protéger les enfants et devaient les aider comme un père, ajoutant qu'elles n'imaginaient pas que le danger était à leurs côtés, sous le même toit, dans leur propre maison. L'avocat des parties civiles d'évoquer le parcours du combattant des victimes de viols pour arriver devant la cour d'assises. En la circonstance, a t-il conclu, ses clientes ont toujours été constantes dans leurs dépositions au contraire d'un accusé qui a nié pour les besoins de la cause et par intérêt. On saura, tard ce soir, le choix du jury qui devrait prendre plusieurs heures pour délibérer.