Covid-19 : les anticorps monoclonaux mis à disposition aux Antilles

Le CHU de Martinique disposera d’une nouvelle bouffée d’oxygène avec les anticorps monoclonaux. Ce nouveau traitement innovant permettra de mettre à l’abri les personnes à comorbidités ou touchées par de lourdes pathologies. Peu évoqué jusqu’ici, ce traitement s’adresse essentiellement aux malades qui viennent de déclarer un Covid pour leur éviter des formes graves. Il doit administrer au plus tard dans les 5 jours après le début des symptômes.

Les anticorps monoclonaux c'est quoi ?

Le traitement innovant et jugé efficace contre la covid-19 se fonde sur l’immunologie passive apparue à la fin du XIXème siècle pour soigner la diphtérie. Les anticorps monoclonaux sont notamment utilisés pour la prévention de la bronchiolite chez les nouveaux-nés à haut risque et dans la lutte contre Ebola.

Un appel international lancé par les spécialistes de l'immunologie

En mars dernier, dans une tribune, des spécialistes européens de l'immunologie, avaient appelé l’Union européenne à investir massivement sur les anticorps monoclonaux, qui constituent selon eux, le traitement le plus efficace face aux variants du covid. La Commission Européenne s’est engagée à assurer un accès rapide aux citoyens aux meilleures technologies médicales disponibles contre le virus.

Un traitement réservé aux patients à haut risque de développer une forme grave du COVID

En France, depuis le 15 mars 2021, l’accès précoce à ce traitement a été autorisé dans un cadre sécurisé pour le traitement de certains patients à risque de forme grave du COVID-19. Le 6 août dernier, la haute autorité de la santé a ainsi accordé une autorisation pour les patients immunodéprimés.

Sont concernés par ce traitement, selon l'agence nationale de sécurité des médicaments, les enfants âgés de 12 ans et plus, à risque élevé de développer une forme grave du covid-19, notamment en raison d’une immunodépression sévère, les patients présentant une pathologie chronique, comme l’obésité, une hypertension artérielle compliquée, un diabète ou une insuffisance rénale ou respiratoire chronique et enfin pour les patients ayant une infection par le VIH non contrôlée ou au stade SIDA.

Un traitement qui ne convient pas aux patients en réanimation

Mais le traitement, qui s'administre par perfusion, ne peut être administré que dans une limite de 5 jours après les premiers symptômes. Il ne convient donc pas aux personnes nécessitant une assistance respiratoire par exemple, comme l'explique le professeur André Cabié, chef de service des maladies infectieuses au CHUM :

Donc toutes ces personnes, si elles développent un Covid que l'on découvre dans les 5 premiers jours, elles pourront bénéficier de ce traitement. Pour l'instant, ces traitement ne sont pas utilisables aux urgences, car les patients qui arrivent aux urgences sont des personnes qui sont malades depuis plus de 5 jours. Ce traitement n'est pas efficace par exemple chez des personnes qui ont besoin d'oxygène. Il est possible qu'on ait un élargissement de ce traitement dans les jours qui viennent, cela va dépendre de résultats d'études qui sont en cours. Pour l'instant, lorsqu'on a besoin d'oxygène, on n'est plus éligible au traitement parce que ça ne marche plus, c'est trop tard

L’utilisation exceptionnelle de ce traitement a été autorisée dans ce cadre spécifique et n'a pas encore reçu d'autorisation de mise sur le marché. Si le ministre de la santé a indiqué qu'une centaine de doses seraient disponibles en Martinique et en Guadeloupe, des doses supplémentaires pourraient être mises à disposition si nécessaire.