Les médecins du CHU de Martinique tirent la sonnette d'alarme : "on ne peut pas prendre plus de patients"

C’est un véritable cri du cœur que lancent ce mardi matin (27 juillet) quatorze docteurs et professeurs du CHU de Martinique dans une lettre ouverte à la population. Un courrier sobrement intitulé « Quatrième vague COVID en Martinique : l’heure de vérité », un nouveau cri d’alarme pour tenter de faire comprendre la gravité de la situation de notre hôpital en ce mardi 27 juillet. 

Les équipes sont littéralement à bout de souffle et le personnel est désormais face à un mur. Voici un extrait de ce courrier. 

"A force de la cacher derrière un épais nuage d’informations erronées, la vérité s’est invitée désormais en Martinique avec une grande brutalité :

- record de France absolu des contaminations,
- nombre de patients en réanimation passant de 2 à 20 en 10 jours,
- 120 malades présents pour Covid à La Meynard sur la même période,
- 33 admissions de patients Covid en une journée,
- 2 à 3 décès chaque jour,
- un homme de moins de 30 ans entre la vie et la mort mis sous assistance circulatoire extra corporelle pour le maintenir en vie…"

Le CHU de Martinique ne peut plus accueillir d’autres patients, il n’y a pas assez de personnel pour les prendre en charge. Quatre évacuations sont prévues au cours des prochaines heures. 

Les médecins et professeurs signataires de ce courrier en appellent aussi au questionnement sur les conséquences à moyen et long terme de cette situation. Notamment vis à vis du faible taux de vaccination dans notre territoire. 

"La vérité est que cette pandémie est maintenant une pandémie de non vaccinés. Sauf à choisir le vaccin librement, la Martinique continuera pendant plusieurs années de subir les assauts du Covid et, en conséquence, les morts évitables de patients Martiniquais, les confinements, l’asphyxie économique de l’île et de donner à nos enfants une école « aux écrans », une adolescence volée.

La liberté individuelle est une valeur fondamentale de notre existence, mais ne deviendrait-elle pas de l’individualisme, si on ne l’associe pas à la solidarité et à la responsabilité envers les autres ?"